Quatrième de couverture :
« Depuis la Guerre Noire, la terre des hommes est un amas de ruines.Les rares survivants vivent dans des endroits isolés, sans aucun contact entre eux.
Le monde est désormais sous la domination des dragons. A leur tête, Haldor le Grand Noir. Brutal et sanguinaire, il règne sans partage sur ses semblables, les fils du ciel.
Une menace est pourtant sur le point de tout changer. Léna en serait-elle la cause ? A moins que ce ne soit l’éclosion imminente de l’Oeuf noir ?
Nul ne le sait. Mais quand le cri des Grands Hurleurs retentit, tous sont conscients que le destin est en marche. »
L’éveil des grands hurleurs est le premier tome du cycle draconique de Rhéa Dufresne.
L’auteure entame ici une épopée fantastique qui s’annonce prometteuse.
Si vous faîtes partie de cette catégorie de la population qui, en voyant ce livre, a tendance à penser : « encore une histoire de dragons ? » ou « encore l’histoire classique de l’élu(e) dans une lutte du bien contre le mal ? », et bien, comme moi, ne laissez pas vos préjugés vous empêcher de plonger dans cet ouvrage. D’abord, parce qu’on adore ça et que c’est dans l’actualisation de ces thèmes qu’on reconnaît les bons écrivains. Rhéa Dufresne réussit le tour de force de rendre accessible la « pure fantasy » sans la dénaturer.
Elle démontre son art du récit en mettant en scène des personnages crédibles, qu’il s’agisse d’humains ou de dragons.
La création du monde du cycle draconique est irréprochable : de la géographie illustrée par une jolie carte, à l’histoire des peuples avec leurs caractéristiques et leur mythologie. En commençant le récit dans un contexte un peu « post-apocalyptique » (après la Guerre Noire), elle nous donne le plaisir de découvrir un « background » riche mais pas encombrant à travers des extraits des carnets de l’Ordre des Chuchoteurs disséminés dans le récit, ainsi que dans un glossaire des lieux et des personnages à la fin de l’ouvrage : pas de récit linéaire, de ralentissement ou de lourdeur.
Largement inspirée de Tolkien, Rhéa Dufresne est pourtant loin du plagiat : pas d’elfes ou de nains ici, pas de Smaug ou de Sauron, mais des dragons (anciens esclaves des hommes) organisés en société dominante, de mystérieux (et mystiques) Grands Hurleurs, et un ordre (humain) secret de Chuchoteurs. De quoi aborder tous les thèmes chers à l’épopée : la quête de l’identité et de la vérité, le courage, la liberté, la loyauté, la mémoire.
L’alternance des voix permet de découvrir ce monde de différents points de vue et d’en apprécier la cohérence. Cela assure aussi un bon rythme au récit : bien que ce premier tome se lise comme une introduction à un récit dont on pressent qu’il prendra de plus en plus d’ampleur, on ne s’ennuie pas un instant.
Bien que l’éditeur conseille cet ouvrage à un public adolescent (à partir de 15 ans), je préfère le présenter à un public plus jeune, qui apprécie la fantasy sans pour autant être prêt à se plonger dans l’immense trilogie du Seigneur des Anneaux.
Le tome 2, La Trahison des chuchoteurs, est prévu pour octobre 2016 par l’éditeur Bayard Canada.