Roseau Qui Parle conte à un ange les événements qui ont jalonné sa vie depuis sa naissance à Petit Belaire jusqu’à sa rencontre avec son interlocuteur. A travers son récit, il raconte ses joies et ses peines, mais surtout toutes les interrogations qui ont jalonné son existence et son désir de devenir, lui, le parleur véridique, celui qui trouverait et rapporterait toutes les choses qui avaient été perdues. Puis, en grandissant, son souhait fut d’être un Saint.
Certains chroniqueurs décrivent cet ouvrage comme l’œuvre d’un génie, un conte d’un lyrisme absolu, qui se vit plus qu’il ne se raconte. John Crowley s’appuie sur notre monde dégradé pour situer son univers post-apocalyptique dans une société structurée en communautés tribales à la recherche des légendes de leurs ancêtres. Les objets et les expressions de notre présent y sont détournés de leur fonction première pour un clin d’œil amusant. Il offre néanmoins une méthode de narration très particulière, basée pour l’essentiel sur les dialogues. On découvre d’abord un mystérieux interlocuteur qui pousse le personnage principal à raconter sa vie, tout au long du récit. Puis, le quotidien de son protagoniste se dévoile à travers des anecdotes entrecoupées de conversations, révélant leur importance dans les toutes dernières pages. En bref, un récit qu’on appréciera ou pas, mais qui oblige toutefois à ne pas s’arrêter en cours de route.