l’Empire Ultime vit depuis plus de 1000 ans sous le joug d’un tyran immortel et divin, le Seigneur Maître. C’est par la terreur que sont asservis les Skaa, main d’œuvre innombrable et interchangeable au service d’une poignée de nobles qui seuls pratiquent l’allomancie, la magie des métaux.
C’est dans ce monde hostile et sous des pluies de cendre que survit Vin, une adolescente méfiante qui sait disparaître au milieu des brumes qui entourent la cité de Luthadel. Sa rencontre avec Kelsier, qui fut le plus grand voleur de l’Empire, va lui faire découvrir qu’elle n’est pas une jeune fille ordinaire et que son don pour se cacher dissimule d’autres talents. Car Kelsier est allé en enfer et en est revenu transformé. Son projet: renverser l’Empire.
Brandon Sanderson a sans doute lu beaucoup de fantasy. Il en décline tous les éléments, déroule tranquillement son savoir-faire, d’une écriture relativement basique mais efficace. Ouvrir ce livre c’est un peu comme retourner dans une maison familière, où tout est à sa place, où rien ne manque. Il y a assez peu de surprises mais ça fait plaisir.
Brandon Sanderson a sans doute lu beaucoup de fantasy mais pas seulement. Et ce sont surtout des références cinématographiques qui apparaissent lorsque, en se focalisant sur la constitution de l’équipe, la préparation et l’exécution du plan qui doit mener à la destitution du tyran, c’est clairement à des films de braquage, comme "Ocean’s eleven", que l’on pense et c’est assez plaisant. Une bande d’experts est constituée, on suit la préparation du plan du point de vue de Vin. Elle se lie à chacun des membres de la bande et apprend à trouver sa place. Son apprentissage et son évolution émotionnelle au sein de la bande sont le fil conducteur de l’histoire.
La proposition de magie est aussi très intéressante, et nous emmène vers un autre univers, tout aussi cinématographique. Les allomanciens ingèrent des fragments de métaux et en les catalysant développent des capacités extraordinaires. La plupart d’entre eux ne savent métaboliser qu’un seul métal. Ceux qui savent transformer tous les métaux sont les Fils des Brumes. Ils peuvent influer sur les émotions, devenir plus forts, plus agiles, plus endurants, affiner leurs sens, se mouvoir en exerçant des poussées ou des tractions sur les métaux de leur environnement. C’est ainsi que les Fils des Brumes se déplacent et se battent comme des ninjas, prenant appui ou rebondissant sur ce qui les entourent, et on lorgne cette fois vers un univers qui évoque Matrix ou "Tigre et Dragon".

Si on ajoute à ça quelques belles idées, comme les extraits d’un journal intime vieux de 1000 ans qui débutent chaque chapitre, ou bien le fait qu’à la dernière page de ce 1er tome d’une trilogie on arrive au terme d’une histoire, nous épargnant ainsi l’habituel cliffhanger inhérant à ce type de série, on peut dire que "L’Ultime Empire" est un livre recommandable, qui satisfaira sans doute plus les amateurs de fantasy que les amoureux de littérature mais qui reste néanmoins très divertissant et accrocheur, ce qui n’est pas si fréquent.

À noter que Brandon Sanderson a été choisi par Robert Jordan pour mener à son terme sa saga "La Roue du Temps".