On connaît Jules Verne pour ses Voyages Extraordinaires, plus de cinquante volumes où sa passion pour cette révolution technologique du 19ème siècle l’a rendu célèbre auprès du jeune public de l’époque. Plus méconnus sont ses récits fantastiques, par son besoin de rationaliser, d’expliquer, de comprendre ; ainsi, Jules Verne est resté derrière la porte du surnaturel. Et s’il l’avait poussée, qui sait quel avenir aurait-il eu ? Publié dix ans avant Cinq semaines en ballon, son premier texte fantastique, Maître Zacharius ou l’horloger qui avait perdu son âme, Tradition genevoise, présageait pourtant un bel avenir à son auteur. D’autres suivront, bien plus tard, mais son cycle de voyages l’a enfermé pour longtemps dans un genre à l’opposé des promesses de son premier récit. Les éditions Lucien Souny proposent dans ce livre et, pour la première fois, un recueil des six nouvelles de l’auteur ainsi que l’étude qu’il avait menée sur l’œuvre d’Edgar Poe.
Il est toujours intéressant de découvrir des écrivains d’un autre siècle. Certes, ce qui était considéré hier comme du fantastique ne l’est plus forcément aujourd’hui. Les époques changent et les mœurs évoluent. Au-delà des sensations que de telles histoires peuvent procurer, il est passionnant de partager, au fil de son style et de sa narration, des méthodes d’écriture qui ne sont pas ou plus employées de nos jours. Mais en dehors de toutes ces considérations, c’est avant tout un agréable moment à passer avec une légende de la littérature française.