Résumé :

Dotée d’un pouvoir de prescience, la jeune Haruka Tôyama est devenue la cible de la mafia qui entend bien utiliser ses capacités pour ses propres intérêts. Enlevée, elle fausse compagnie à ses ravisseurs après avoir repéré dans la foule celui, qui d’après son don, est le seul capable de la protéger contre les événements à venir.
Mamoru, se révèle être un agent spécial d’un groupuscule dont les membres ont en commun d’avoir connu la perte violente d’un être cher.
Aveugle, il bénéficie grâce à l’aide d’Element Network de moyens technologiques incroyables qui lui permettent de punir, sans les tuer, ceux qui échappent à la Justice.
Ceux qui traquent Haruka ignorent qu’elle peut prédire l’avenir uniquement des personnes qui lui sont proches dans le présent ou dans le futur.
Devenu le protecteur de la médium, le justicier, armé d’un sabre high tech, fait de son mieux pour préserver la jeune fille des dangers tout en essayant de lui garantir la vie normale à laquelle elle peut prétendre : suivre des cours à l’école en fait parti !

Dans ce huitième tome, pour sauver une de ses camarades de classe à laquelle elle s’est attachée, elle se retrouve mêlée sans le vouloir à une des opérations orchestrées par le terroriste Edge Taurus qui a appris leur existence. Il risque fort de ne pas apprécier de voir de nouveau Element Network contrecarrer ses projets !

Notre avis :

Jusqu’à ce que la mort nous sépare est une petite merveille !

L’intrigue de Hiroshi Takashige tient autant du thriller technologique (ce qui permet de rattacher la série à de la Science-Fiction – Takashige a réalisé auparavant la série Striker avec Ryuji Minagawa qui relevait du genre) que de la comédie romantique (Mamoru étant destiné à devenir le mari d’Haruka d’où le titre de la série faisant référence au serment du mariage).
Un mélange détonnant qui a déjà fait ses preuves notamment dans Zatoichi (une série de film japonais des années 60 à laquelle Takeshi Kitano a rendu hommage récemment en 2003) où là aussi un non voyant, adepte des arts martiaux, livre justice en utilisant avec maestria une canne-épée.
Le personnage de Mamoru se révèle un digne successeur de Zatoichi qui manifeste dans sa façon d’être quelques similitudes avec d’autres héros plus modernes venus par exemple des comics tel Daredevil. Le background est ici aussi très urbain.
Au niveau du graphisme on peut encore observer des familiarités outre les sources déjà cités avec Matrix (des frères Waschowski d’après Neuromancien de William Gibson), notamment par la mise en scène de la vision du protecteur d’Haruka. La documentation technique se révèle très poussée, c’est là aussi un point fort de Jusqu’à ce que la mort nous sépare.
Beaucoup d’autres personnages viennent rejoindre le duo principal : Igawa, Sierra, l’équipe de The wall, l’énigmatique inspecteur Genda, même les ressortissants de la république de Garuboa ne manqueront pas de susciter des sentiments chez les lecteurs.
L’ensemble crée une histoire pleine d’actions (certaines scènes sont d’une violence très explicite), de rebondissements, au rythme très soutenu qui nous emporte !
L’histoire est rehaussée par le travail de Double-S, mangaka qui se mésestime à tort dans les pages bonus des tomes édités en France par Ki-oon.
Si son style nous donne à voir des personnages quelque fois un peu trop statiques, il est difficile de nier la beauté de son dessin, la finesse de son trait et sa maîtrise des trames. Les 195 pages se dévorent sans difficulté aucune !

Les qualificatifs manquent pour décrire l’enthousiasme que génère cette série issue du magazine Young Gangan et estampillée Square enix (Bamboo Blade, Jackals) :ce huitième tome ne déroge pas à la règle, même s’il est peut être moins rythmé que les précédents.
Pas de batailles avec des drones ou contre des armées de tueurs à gage professionnels, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose à voir les éléments narratifs qui sont mis en place, et qui promettent pour l’avenir des perspectives d’action alléchantes. Ce volet approfondi la psychologie des personnages, et représente une accalmie de bonne aloi.
Graphiquement le sentiment est un peu identique, Double S brille plus lors des scènes d’actions, et la principale se situe en fin de ce volume. Le cliffhanger est tout simplement diabolique !

Une série a découvrir si cela n’est pas déjà fait !