Ce n’est pas vraiment une histoire féerique dans le sens où le contexte fait froid dans le dos. Sortis du cadavre d’une petite fille, de petits bonshommes se mettent en quête de leur survie. Certes, on y retrouve des personnages qu’on dirait échappés de contes de fées: Aurore la douce, le Prince m’as-tu vu, l’Orgueilleuse, la Régressive, l’Aventurière… Mais il y a une atmosphère lourde et malsaine qui se heurte au dessin joyeux traçant des personnages naïfs et enfantins. Cette anempathie du dessin à l’histoire rend le tout plus troublant et beaucoup plus puissant que si nous avions vu des dessins plus macabres. Ces petites lumières sur fond de toile sombre est fort proche de l’univers de David Lynch au cinéma: pas d’explication. Les choses se passent dans une simplicité banale et les rouages se mettent en place. Comme dans un rêve ou un cauchemar…