Naissance d’un mythe

Il est des endroits magiques qui font de la vie un enchantement sans pareil. Une simple gare, avec ses allées et venues, en est l’exemple le plus frappant. Que l’on songe au cinéma, avec l’arrivée d’un train en gare de La Ciotat, provoquant la folie des spectateurs médusés devant ce train défilant à toute allure vers eux et donnant au Cinéma ses premières lettres de noblesse. Que l’on pense également à Paul Delvaux, qui y a puisé un imaginaire sans cesse repoussé. Que l’on pense, enfin, à J.K. Rowling qui, en attendant le train qui devait l’emmener de Londres à Manchester, a vu son esprit envahi de magiciens, de chouettes et d’un petit homme répondant au nom de Harry Potter.

Née en 1967 aux pays de Galles (à Bristol, exactement), Joanne Kathleen Rowling se passionne très rapidement pour l’écriture. L’une de ses premières histoires, déjà teintée de fantastique, prenait pour cadre la vie d’un lapin. De déménagement en déménagement, et après des études secondaires à Wyedean, elle décide de s’inscrire à l’Université d’Exeter à Paris, d’où elle ressort avec un diplôme de langue française. La voilà ensuite au Portugal, où elle enseigne l’anglais et décide d’épouser un journaliste, qui lui donnera une petite fille, Jessica.

Tournant majeur

Mais la vie ne peut être aussi rose, et son mariage vole en éclats. Elle décide de divorcer et de revenir à Edinburgh, quatre mois après la naissance de Jessica. Atteinte d’une dépression profonde, elle se lance, suite à une idée lui ayant traversé l’esprit dans une gare, dans l’écriture. De manière très étrange, son roman traite de tout sauf de la dépression. On y suit les aventures d’un jeune garçon, esseulé depuis la mort de ses parents et hébergé par une famille indigne de ce nom. Appelé à suivre les cours de magie, dans un manoir aux couloirs obscurs, il se liera d’amitié avec deux jeunes gens et déjouera les pièges d’un magicien de malheur. Une histoire qui, sur le fond, ne prime pas par son originalité, mais dont le style s’apparente plus au conte pour enfants qu’au roman fantastique. C’est probablement ce qui ne plaira pas aux maisons d’édition qui décident de refuser, plusieurs fois, les pages écrites.

Pourtant, Bloomsbury, l’éditeur indépendant, retient « Harry Potter à l’école des sorciers » et décide de le publier. Le succès est fulgurant : la Grande-Bretagne se l’arrache, tandis que Bloomsbury décide de le traduire en trente langues. En l’espace d’un an et demi, près de 20 millions d’exemplaires sont vendus. J.K. Rowling décide alors d’apporter pas moins de 6 suites à ce roman, chaque histoire prenant pour cadre une année passée à Poudlard. Mais, non contente du succès qui lui permet de vivre on ne peut plus décemment, elle écrit deux autres ouvrages : « L’histoire du Kiditch au travers des âges », qui traite de l’historique du jeu le plus célèbre de Poudlard (jeu d’équipe qui se joue… sur des ballets !) et « Monstres et créatures ». Deux ouvrages qui complètent les aventures de Harry de manière succulente !

Second acte : le cinéma !

Alors au quatrième tome de ses aventures, Harry Potter fait les frais d’une adaptation au cinéma, sous la houlette de Chris Columbus. L’un des films les plus attendus (avec Le Seigneur des Anneaux, de Peter Jackson) de l’année, par une horde de fans qui reprend goût à ses rêves d’enfance. Tout comme les plus jeunes, qui délaissent consoles de jeu et autres âneries Pokemon, pour se plonger dans les aventures magiques de ce jeune enfant.

Au bord du gouffre il y a peu, J.K. Rowling vient de faire son entrée dans le « Who’s Who » anglais : la consécration d’une volonté à toute épreuve. Gageons que cette magicienne du Fantastique ait plus d’une corde à son arc et que, des années durant, elle nous fasse redevenir de joyeux bambins qui ne rêvent que d’une seule chose : lire de nouvelles aventures !