Séra est retrouvée indemne dans les décombres d’un avion, sans souvenir de sa vie passée. Zen affirme être son petit ami et l’avoir sauvée d’un laboratoire secret. Dans un futur proche où même les souvenirs peuvent être manipulés, Séra doit-elle lui faire confiance ?

Inaccessible est le premier tome de la trilogie Unremembered de Jessica Brody, dont les droits ont déjà été achetés pour une adaptation cinématographique.

Comme souvent Au Diable Vauvert, on a affaire à une histoire complexe et originale, qui n’a rien à voir avec de la young adult mainstream. On peut être surpris notamment après un premier coup d’oeil sur le livre: la couverture rappelant un eu trop toute la production actuelle de YA… La traduction a été très soignée ce qui permet une lecture agréable et d’une qualité supérieure.

Séra nous raconte son histoire à travers des chapitres courts et des phrases incisives avec peu d’adjectifs et superlatifs. Les dialogues y tiennent une place plus importante et sont parfaitement maîtrisés notamment les dialogues ping-pong entre Séra et Zen. On ne sait que ce que sait et voit Séra permettant ainsi de garder une bonne tension tout au long de l’ouvrage. L’auteur distille les informations au fur et à mesure déroulant un puzzle bien complexe. Ce premier tome propose une anticipation légère traitant avec talent de la manipulation génétique, mais plus que le physique, c’est la psychologie qui est mise en avant (peut-on modifier les souvenirs des gens? peut-on formater le cerveau humain? Quelles en sont les conséquences?).

Plus que dans l’action, on est dans l’introspection du personnage qui cherche à comprendre qui elle est et où elle est. Les flash-back de son passé arrivent avec le personnage de Zen qui prend de plus en plus de place au fur et à mesure de l’intrigue. Il est également important d’avoir un personnage comme Cody, le petit garçon de la famille d’accueil, afin d’avoir toujours un pied dans le réel. Il flotte un petit air de Men in Black, en beaucoup moins drôle. C’est ce qui ressort finalement de ce premier tome: un sujet et des thèmes sombres tout comme le traitement de l’intrigue et des personnages. La fin est très tendue avec des passages d’une grande noirceur (rappelant en ça Hunger Games).

À la fin de ce premier tome, le lecteur se demande si Séra va enfin être tranquille auprès de Zen. Les toutes dernières lignes ne laissent pourtant rien transparaître. À suivre…