Il était une fois une série de bande dessinée contant les aventures d’une malheureuse princesse à qui une fée avait fait le don d’intelligence. Vous pouvez imaginer le bouleversement au pays des contes !
Rencontre avec la scénariste Caroline Robert, véritable passionnée de contes de fées et la dessinatrice Hélène Ricaud, installée depuis un an au Japon où elle travaille pour le studio Deen.
Khimaira: Il y avait une fois a pour point de départ un certain agacement à propos des contes et de la place qu’ils réservent aux jolies princesses…
Caroline Robert: En fait, c’est plus leurs rôles de potiche qui m’agace. Comme le dit Artémis « ça va lui être très utile » d’être jolie et d’avoir une belle voix … Parce que si on regarde bien, qu’est ce qu’elles font ces princesses pour se sortir de leur vie ? Rien ! Elles attendent que quelqu’un viennent les sauver … c’est-à-dire un prince ! Comme si elles n’étaient pas capables de se sauver elles-mêmes. Je sais que ce ne sont que des contes mais à une époque, ces contes (là, je parle des contes originaux, de tradition orale pas de la version épurée de Disney) avaient une dimension éducative. Qu’est ce que nous apprennent ces versions modernes ? Qu’une femme ne peut pas trouver de solution seule ? Qu’elle doit attendre qu’un homme la sauve de sa pauvre et misérable vie ? Non merci !
C’est pour ça que dans Il y avait une fois les personnages emblématiques du conte, la princesse et la fée, vont s’en sortir parce qu’elles le veulent, parce qu’elles vont tout faire pour y arriver. Et c’est cet exemple que je voudrais donner aux petites filles de notre siècle pour qu’elles n’arrivent pas à trente ans en se lamentant parce qu’elles n’ont pas trouvé le prince charmant.
K: Vous avez choisi, avec Hélène Ricaud et les couleurs de Lorien, un dessin et un univers très rose bonbon et petite fleur. C’était important de jouer visuellement la carte « conte de fées » pour mieux faire ressortir toute l’ironie de l’histoire ?
CR: C’est exact. On ne peut pas créer un univers de conte de fées, même pour lui tordre le cou, sans respecter certains archétypes surtout au niveau graphique. Il faut que le lecteur se sente dans cet univers magique. Pour la couleur, à mon sens, Lorien a apporté une touche de réalisme parce que ça aurait pu être beaucoup plus perlimpinpin…
K: Même si Il y avait une fois prend le contre-pied de l’héroïne classique, on ne peut s’empêcher de deviner la passionnée de contes de fées. Lequel a votre préférence et pourquoi ?
CR: Ah, je suis découverte… J’ai grandit avec les contes de fées. Ils m’ont toujours fascinés. J’en ai beaucoup lu, dans de multiples versions. Je crois qu’on ne peut arriver à détourner un sujet qu’à partir du moment où on le maîtrise bien.
Mon conte préfère est Alice au pays des merveilles. Parce qu’il ne s’agit pas de princesses et puis parce que c’est un délire permanent.
K: L’album est parsemé de références aux contes mais aussi à des classiques de la fantasy. Une façon d’impliquer encore plus le lecteur ?
CR: Pas seulement. J’ai surtout voulu créer un univers où se retrouve toutes les magies, pas uniquement celles des contes. Par exemple vous avez des références au Seigneur des anneaux, Harry Potter, Charmed (la série TV), la japanim avec Creamy, Gigi …
K: D’ou vient le nom de la fée rebelle, Artémis ?
CR: Du roman jeunesse Artemis Fowl. Dans cette histoire, Artémis est un jeune garçon. Ça m’a choqué. Moi qui aime beaucoup la mythologie grecque, je trouvais que ce nom ne convenait pas à un garçon mais à une jeune femme pleine de fougue, de détermination. Et puis, cela m’a donné d’autres idées comme le nom du chat Apollo ou du sorcier Actéon.
K: Hélène Ricaud, vous êtes une des rares françaises à travailler au sein d’un studio japonais. Diriez-vous que vous vivez un conte de fées ?
Hélène Ricaud: Eh bien….un conte de fées n’est pas composé uniquement de bons et heureux moments mais quand vous avez la chance de vivre où vous avez presque toujours voulu être, que vous y rencontrez votre moitié, et y exercez le métier que vous aimez, évidemment, on a du mal à y croire tellement c’est trop beau pour être vrai et l’on se sent privilégiée. S’il y conte, il a commencé avec Il y avait une fois. La finition du premier tome et mon arrivée au Japon se sont faites presque simultanément. Cela va fair près d’un an que je travaille pour Deen. Je dois avouer que toucher à certaines séries et rencontrer des personnes qui ont travaillé sur celles qui ont bercé votre enfance et vous ont donné l’envie de dessiner, c’est magique en effet! Mais cela comporte certains choix et pas mal d’investissements personnels.
Hélène Ricaud: Eh bien….un conte de fées n’est pas composé uniquement de bons et heureux moments mais quand vous avez la chance de vivre où vous avez presque toujours voulu être, que vous y rencontrez votre moitié, et y exercez le métier que vous aimez, évidemment, on a du mal à y croire tellement c’est trop beau pour être vrai et l’on se sent privilégiée. S’il y conte, il a commencé avec Il y avait une fois. La finition du premier tome et mon arrivée au Japon se sont faites presque simultanément. Cela va fair près d’un an que je travaille pour Deen. Je dois avouer que toucher à certaines séries et rencontrer des personnes qui ont travaillé sur celles qui ont bercé votre enfance et vous ont donné l’envie de dessiner, c’est magique en effet! Mais cela comporte certains choix et pas mal d’investissements personnels.
K: Votre dessin est très expressif. Un élément issu de votre expérience japonaise ?
HR: Je suis très contente que les dessins passent ainsi. Donner autant que possible vie aux personnages est très important à mes yeux. J’essaie de le faire passer par le regard et la chevelure. Ceci dit, je ne pense pas qu’il y ait de lien direct entre le tome 1 et mon travail au Japon, car il était achevé avant mon départ. Mes inspirations premières sont les dessins animés japonais qui passaient dans les années 80, puis les mangas un peu après… C’est un peu plus tard, lorsque j’ai travaillé dans l’animation en France que j’ai commencé à m’intéresser à d’autres choses. L’expérience fut courte, mais le contact avec d’autres dessinateurs m’a donné l’envie de regarder d’autres styles d’animation. J’adore le travail des illustrateurs anglais Brian Froud et Alan Lee ! Depuis ces dernières années, je me passionne aussi pour le cinéma. Bien que radicalement différents, je pense que c’est après avoir vu les films Magdalene’s Sisters (très réaliste, je dirais même violent) , et le Seigneur des Anneaux, que je me suis mise à travailler davantage les expressions des visages. La danse classique se retrouve aussi dans nombreuses des postures données aux personnages (rires)! J’en ai fait pendant longtemps.
L’expérience japonaise se retrouvera sans doute beaucoup plus dans le deuxième tome…
HR: Je suis très contente que les dessins passent ainsi. Donner autant que possible vie aux personnages est très important à mes yeux. J’essaie de le faire passer par le regard et la chevelure. Ceci dit, je ne pense pas qu’il y ait de lien direct entre le tome 1 et mon travail au Japon, car il était achevé avant mon départ. Mes inspirations premières sont les dessins animés japonais qui passaient dans les années 80, puis les mangas un peu après… C’est un peu plus tard, lorsque j’ai travaillé dans l’animation en France que j’ai commencé à m’intéresser à d’autres choses. L’expérience fut courte, mais le contact avec d’autres dessinateurs m’a donné l’envie de regarder d’autres styles d’animation. J’adore le travail des illustrateurs anglais Brian Froud et Alan Lee ! Depuis ces dernières années, je me passionne aussi pour le cinéma. Bien que radicalement différents, je pense que c’est après avoir vu les films Magdalene’s Sisters (très réaliste, je dirais même violent) , et le Seigneur des Anneaux, que je me suis mise à travailler davantage les expressions des visages. La danse classique se retrouve aussi dans nombreuses des postures données aux personnages (rires)! J’en ai fait pendant longtemps.
L’expérience japonaise se retrouvera sans doute beaucoup plus dans le deuxième tome…
K: Et pour vous, votre conte préféré ?
HR: Enfant, j’aimais beaucoup L’Oiseau Bleu. Cela me paraissait merveilleux et me fascinait. J’aime aussi énormément la version Disney de La Belle et la Bête. L’atmosphère qui s’en dégage, et la Bête est très attachante! Il y a aussi La Belle au Bois Dormant pour lequel je raffole du graphisme!
Mais sans aucun doute, l’histoire qui me berce depuis toute petite, est La Dernière Licorne, un roman écrit par l’auteur américain Peter S. Beagle. C’est l’histoire d’une licorne, la dernière de sa race, transformée en humaine pour sauver ses semblables capturées par un taureau de feu. C’est magnifique, les personnages sont très attachants, c’est émouvant…et je dirais même un livre peu commun. Une version animée existe et est sortie en DVD, il n’y a pas si longtemps en France.
HR: Enfant, j’aimais beaucoup L’Oiseau Bleu. Cela me paraissait merveilleux et me fascinait. J’aime aussi énormément la version Disney de La Belle et la Bête. L’atmosphère qui s’en dégage, et la Bête est très attachante! Il y a aussi La Belle au Bois Dormant pour lequel je raffole du graphisme!
Mais sans aucun doute, l’histoire qui me berce depuis toute petite, est La Dernière Licorne, un roman écrit par l’auteur américain Peter S. Beagle. C’est l’histoire d’une licorne, la dernière de sa race, transformée en humaine pour sauver ses semblables capturées par un taureau de feu. C’est magnifique, les personnages sont très attachants, c’est émouvant…et je dirais même un livre peu commun. Une version animée existe et est sortie en DVD, il n’y a pas si longtemps en France.
K: La dernière planche se referme sur une phrase de la fée Artémis: « Tu n’aurais jamais du les envoyer là-bas… » Doit-on s’attendre à une suite plus sombre ?
Caroline Robert: D’une certaine manière, oui, en effet, l’histoire prend une autre tournure. On va beaucoup plus suivre Aurora, les événements seront moins anodins mais on a toujours les clins d’œil aux contes, à la magie en général.