Dans cette société alternative où un individu sur mille est destiné à recevoir l’ikigami lui signifiant sa mort dans les vingt-quatre heures, le narrateur, fonctionnaire chargé de remettre ce document officiel, ne peut que faire le constat que son travail influe sur ses pensées et sa vie privée. Mais l’essentiel du volume tient dans les deux récits consacrés aux deux destinataires. La petite amie d’un apprenti réalisateur se démène pour lui qui, déterminé, se drogue pour se tenir éveillé et être plus efficace. Le drame de la réception de l’ikigami survient alors qu’il est loin, censé passer la nuit à filmer. Sera-t-il là à temps pour la soutenir dans ses derniers moments? N’y a-t-il pas une rumeur concernant cette drogue particulière permettant de prolonger un peu la vie après l’arrêt cardiaque? Le deuxième condamné est un jeune se dévouant dans un centre pour personnes âgées, un bon cœur maladroit ayant redonné la volonté de vivre à une vieille dame.

La gaieté n’est pas forcément au rendez-vous et pour cause, la thématique de la série se prêtant peu à la chose. Les deux récits de ce volume sont plus intéressants que les précédents sans doute pénalisés par la mise en place du cadre de la série. Motorô Mase utilise très fréquemment dans ce tome la photographie pour ses décors. Cela lui permet d’enrichir ses pages tout en pouvant se concentrer sur les visages qui sont quand même son point fort. Les physionomies sont variées, soignées. Il varie très souvent et de manière habile les angles de vue.