Dans une société légèrement décalée est instituée une forme de mort au hasard via le biais d’injection de vaccins chez tous les jeunes. Sachant que certains, certes en petit nombre, contiennent des nano-capsules destinées à provoquer irrémédiablement la mort entre 18 et 24 ans. La visée de ce système est de faire prendre conscience de la valeur de la vie, de pousser les individus à pleinement œuvrer vers la réussite. Les sacrifiés sont informés 24h avant leur mort par des fonctionnaires leur remettant un formulaire, l’ikigami. Le narrateur est l’un de ces acteurs et se pose quelques questions sur les rouages du système, tout en étant prudent, l’injection lui pendant au nez en cas de réprobation. Le volume se compose de deux sous-histoires, l’une mettant en scène un individu cherchant à se venger d’anciennes brutes durant sa dernière journée, l’autre un chanteur piloté par une boîte de production décidant de prendre en main ses dernières minutes.
Si le système ne convainc pas vraiment et ce dès le postulat de départ, il n’est pas inintéressant de voir comment Motorô Mase imagine son fonctionnement. De fait, ce sont les destinées individuelles des protagonistes condamnés qui se révèlent être l’essentiel des récits, et c’est tant mieux. Les dessins et la mise en page sont clairs, au service du récit mais sans vraiment de saveur, pas loin de lasser, surtout que les moments forts visuellement se font rares, que l’ensemble est globalement statique.