Nous sommes dans les années 1950 ou 1960 et les voyages dans l’espace commencent à intéresser certains pionniers dont un certain Harriman, homme d’affaires habitué aux coups apparemment risqués mais qui rapportent gros. Celui-ci va tenter de réunir les capitaux suffisants pour lancer un premier voyage vers la lune et, pour cela, il va commencer par vendre des concessions sur celle-ci, arguant qu’on y trouve des diamants et de l’uranium.
 
C’est ici un des classiques de la SF que réédite Folio, mais force est de dire que ce premier tome a mal vieilli. En effet, écrit avant la mission Apollo 11, il fantasme le voyage dans l’espace et sur la lune et l’incrédulité de certains personnages ne peut nous sembler aujourd’hui qu’aberrante. D’autre part, il faut noter qu’il s’agit ici d’un recueil de novellas et non d’un roman ; il en va de même pour les tomes suivants qui, réunis, constituent une formidable anthologie des nouvelles d’Heinlein évoquant l’histoire du futur étape par étape. Les amateurs de grands cycles s’en détourneront donc. Nous assistons tantôt à des anecdotes sans grande conséquence pour l’avenir et dont on comprend mal la place dans ce recueil hormis celle de nous présenter sommairement quelques avancées technologiques (des trottoirs roulants appelés routes car ils supplantent nos routes et chemins de fer par exemple). Il en résulte une grande inégalité d’un texte à l’autre ce qui déstabilise le lecteur. Retenons le texte éponyme L’homme qui vendit la Lune comme le plus rythmé du recueil.
 
En conclusion on dira qu’il s’agit d’une bonne réédition d’un classique à connaître mais qui a beaucoup moins bien vieilli que d’autres comme Dune ou Fondation. Mais les tomes suivants qui se situeront dans un avenir plus lointain (et qui ont aussi été écrits postérieurement) pourraient nous révéler de bonnes surprises… à suivre donc.