Voldemort a renforcé son emprise sur le monde des sorciers aussi bien que sur celui des Moldus et Poudlard n’est plus un endroit sûr. Harry est d’ailleurs persuadé que le danger rôde à l’intérieur même de l’école, mais Dumbledore est plus soucieux de le préparer pour la bataille finale qu’il sent approcher à grands pas. Ensemble, ils tentent de trouver le talon d’Achille de Voldemort et, à cette fin, Dumbledore fait appel au Professeur Horace Slughorn, qui détient des informations cruciales. Mais les étudiants de Poudlard doivent également faire face à un adversaire d’un genre nouveau : leurs hormones, qui les titillent dangereusement.
Ainsi Harry se sent-il de plus en plus attiré par Ginny, la petite sœur de Ron et il n’est pas le seul : Dean Thomas en pince aussi pour elle. De son côté, Lavande Brown a décidé que Ron est l’homme de sa vie, au grand dam d’Hermione qui, jalouse, s’efforce toutefois de ne pas montrer ses sentiments. Tandis que les flirts se multiplient, un étudiant reste à l’écart, décidé à imprimer sa marque. Une marque sanglante. Il y a de l’amour dans l’air à Poudlard, mais la tragédie est au bout du chemin et l’école des sorciers pourrait bien ne pas s’en relever…

Alors, oui tout le livre n’est pas adapté. Oui il manque des passages. Oui il y a des raccourcis. Mais oui, Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé est un très bon film.

L’histoire
Les scénaristes ont pris le parti de travailler beaucoup autour des Horcruxes et des relations entre les personnages. La recherche du Prince de Sang-Mêlé est beaucoup moins présente ainsi que les cours de potion où Harry Potter devient le meilleur élève. Je trouve que les choix narratifs sont plutôt judicieux étant donné que j’avais trouvé le livre un peu ennuyeux dans sa narration. Ici on ne s’ennuie pas une seule seconde: la tension est soutenue, le rythme est dynamique et le suspens est correctement maîtrisé. Dommage par contre que les nombreux rendez-vous entre Harry et Dumbledore n’est pas tous été adaptés, car les informations, délivrées normalement par la Pensine, sont présentées aux spectateurs à l’orale ce qui est beaucoup moins fort. Dommage également pour le personnage de Fenrir, le loup-garou, qui n’est pas du tout traité. Quand on n’a pas lu le livre, je peux comprendre qu’on ne saisisse pas du tout à quoi il sert.

En parlant de la Pensine, j’en profite pour souligner l’originalité des petites fioles dans lesquelles sont enfermés les souvenirs. J’avais déjà été émerveillée dans le 5.

Le traitement des différentes amourettes est particulièrement bien mené avec une bonne dose d’humour qui permet des respirations entre les passages plus tendus.

Certains moments sont monumentaux: la scène d’exposition, la scène dans la grotte et la scène finale évidemment. Justement, parlons de cette fin. J’ai trouvé l’adaptation assez fine, car dans le livre, la tristesse est très largement appuyée avec l’enterrement. Ici, l’émotion est assez forte avec les baguettes brandies vers le ciel pour effacer la Marque des Ténèbres: pas de larmoyant, juste ce qu’il faut.

Les personnages sont toujours aussi attachants et… qu’est ce que les acteurs ont grandi! Hermione est beaucoup plus agréable que d’habitude et Ron beaucoup plus drôle. Harry est toujours conforme à son homologue de papier. Quant à Rogue, l’acteur est efficace dans sa froideur, mais également sa grandeur. Rickman est fascinant et tellement parfait pour ce rôle!

Béatrix Lestrange (Helen Boham Carter) est complètement folle et démesurée. Son rôle est vraiment minime, mais ses quelques apparitions, malgré toute l’horreur qu’elle inspire, font souvent sourire.

La réalisation
J’ai été déçue par le cinquième opus que j’avais trouvé vraiment déplaisant. Ici, la réalisation est léchée et bien menée. Les décors sont splendides et les effets spéciaux gigantesques, sans aucune démesure heureusement. La première scène est hallucinante avec ce travelling aérien complètement délirant et l’effondrement du pont.

Le passage dans la grotte est bien adapté même si l’ensemble ressemble beaucoup au passage dans les Mines de la Moria. J’ai été déçue par le visuel des Inferi: trop de similitudes avec Gollum ce qui gâche l’ensemble de cette séquence. D’ailleurs, je la trouve un peu vite expédiée.

Pour conclure, l’ensemble est plus que satisfaisant et carrément dynamique. On ne peut pas reprocher à Yates de ne pas avoir mis tout son cœur dans ce nouvel opus. Un film à voir pour le divertissement, l’émotion et le visuel grandiose.