Jane est une fille populaire. Entourée de ses deux meilleures amies, Kate et Langley, ainsi que de son petit copain David, Jane a une vie de lycéenne tout à fait normale. Jusqu’à cette fête qui a tourné au drame. La jeune fille est retrouvée inconsciente dans un rosier après avoir été renversée par une voiture. En se réveillant à l’hôpital, elle n’a que de brefs souvenirs de cette soirée, mais des menaces téléphoniques, un message inquiétant laissé sur le miroir de sa salle de bain et des amis au comportement étrange la font douter : et si elle n’avait pas été victime d’un accident ? Et si quelqu’un souhaitait sa mort ? Alors que la plupart de ses proches la croient folle, Jane va se battre pour faire éclater la vérité.

Le roman débute fort : «L’image est austère et pourtant étrangement belle (…) Au milieu du buisson, une fille. Des lambeaux de sa jupe en tulle s’emmêlent dans les branches et dansent tels des drapeaux dans la brise matinale (…). L’une de ses jambes est repliée, l’autre dépasse du rosier, une chaussure compensée se balançant à son pied : Cendrillon après le bal, disloquée (…). Son corps est couvert d’entailles à vif et une rivière de sang ruisselle de sa tête (…). Cette fille devrait être morte (…). La fille, c’est moi».Le roman débute de manière intense et il ne cesse de dérouter jusqu’à la révélation finale. « Hantise » est un thriller rondement mené, où les fausses pistes s’enchaînent, où la folie flirte avec la réalité, où la tension est quasiment insoutenable, où le temps semble s’écouler infiniment lentement (et pourtant le récit ne se déroule que sur cinq jours). Le lecteur découvrira les personnages du roman au fur et à mesure de leur lecture, dévoilant ainsi leur véritable personnalité, leurs secrets les plus intimes, leurs blessures les plus profondes. L’auteur, Michele Jaffe, n’a pas peur de choquer. Elle aborde ainsi des thèmes controversés, parfois à la limite du tabou. Intéressante, cette idée de bousculer les esprits.

Le livre ne se situe pas dans la même veine que la plupart des autres romans de la collection «Black Moon». Pas de fantastique, mais une atmosphère très particulière, quasiment surréaliste, qui plaira aux lecteurs du «Cueilleur de fraises» de Monica Feth, que les adeptes de la collection doivent bien connaître.

«Hantise» est un roman déroutant. Impossible de définir si je l’ai aimé ou pas. Si j’ai été captivée par l’histoire au point de me ronger les ongles en attendant enfin que tout s’achève pour la pauvre Jane, j’ai aussi trouvé qu’il y avait de grosses incohérences et que Michele Jaffe avait tendance à accentuer chaque fait et à grossir les traits des personnages, ce qui les rend presque burlesques. Impossible de trancher : est-ce juste un thriller digne d’un téléfilm de TF1 du début d’après-midi ? Ou est-ce un vrai bon polar, sombre, percutant, angoissant ? En attendant d’y voir plus clair, quelques heures après avoir fini la lecture de «Hantise», je réalise que j’y pense encore. Il ne m’a pas laissé indifférente.

Et vous, qu’en penserez-vous ?