Résumé :
2049, les technologies numériques et internet sont de bien présents dans la vie quotidienne. Les citoyens européens se voient proposer des produits de plus en plus performants. Dernière innovation proposée par Megasoft, une grosse compagnie ayant des accointances avec le pouvoir politique, un implant qui permettrait à ses possesseurs de rester 24 heures sur 24 dans le monde virtuel sans avoir à rester câblé à leur unité centrale par le biais du port intégré à leur nuque.
Parallèlement la délinquance s’est développée, les hackers sont devenus les personnages centraux de la guerre industrielle que se livrent les entreprises informatiques. En France, l’un d’entre eux, Vincent Nimier va se trouver bien malgré lui mêlé à l’une d’entre elle.
En Allemagne, Jim, un de ses co-équipiers a transmis au parlement européen un fichier confidentiel de la Megasoft europe dont le président directeur général a été assassiné.
Le jeune homme est contacté pour récupérer le même document.
Ambitieux, Nimier relève le challenge d’autant qu’il espère bien remporter le combat qui l’opposera à La peste, le meilleur gardien de données de l’union européenne !
Notre avis :
Le travail d’éditeur consiste également, en plus d’éditer des livres, à découvrir des artistes talentueux et les faire sortir de l’ombre. Avec Alexandre Ermine, dessinateur russe, les éditions Joker nous montrent qu’elles n’ont pas oublié ce rôle traditionnel.
On a tout simplement du mal à croire que Hacker est une première œuvre tellement scénario et dessins sont aboutis !
En dehors de la propension suspecte à trop déshabiller Béa, la fiancée du héros, on ne trouve pas grand-chose à reprocher à cette bande dessinée tellement Ermine manifeste une maitrise certaine, laissant deviner la maturité de son projet.
Le récit est parfaitement mené, alternant action pure, et scènes mettant en place le contexte de ce thriller d’anticipation.
La psychologie des personnages n’est pas laissée de coté. Leurs personnalités respectives captivent, laissant se manifester un intérêt certain à savoir comment elle se développera pour la suite.
Graphiquement c’est, là aussi, irréprochable. L’intrigue aborde entre autres des univers virtuels riches et originaux, ce qui assure un spectacle de toute beauté avec par exemple des duels d’aviation rétrogrades du meilleur effet.
La colorisation assurée également par l’artiste se révèle très soignée.
Les références diverses, tant d’un point de vue scénaristiques que visuelles (outre Matrix qui parait la plus évidente, certaines vignettes lorgnent du coté de Philip K. Dick (Blade Runner) vers la fiction de façon plus large) consolident l’impression de sérieux qui se dégage d’Hacker.
C’est sans aucun doute le moment idéal de (re)découvrir Piège, premier épisode de cette trilogie sortit l’année dernière et dont le deuxième volume In extremis sortira à la rentrée aux éditons Joker