Naïla vient de subir une double perte. Sa petite fille de seize mois est décédée d’un cancer et son mari dans une accident de voiture. Seule avec son chagrin et son dur travail de deuil, elle décide de rejoindre la maison familiale au bord du fleuve Saint-Laurent. Elle aide ainsi sa tante Hilda à effectuer divers travaux de rénovation. Lorsqu’elle s’aventure dans le grenier pour y faire du rangement, elle y découvre de mystérieux livres de sorcellerie ainsi que des lettres d’une aïeule. Elles sont adressées à Naïla mais dans une langue qu’elle seule est capable de déchiffrer. Son existence bascule ce jour-là. Une voyante et fidèle amie lui révèle un destin incroyable, semé d’embuches et de défis. Dans ce monde mais surtout dans un autre, sur la Terre des Anciens. Car Naïla n’est pas une simple mortelle, elle est une fille de lune, la seule capable de réparer les erreurs de cette lignée désormais maudite.

Naïla de Brume est le premier tome de la série Filles de Lune qui en compte quatre parus en France. Initialement édités par Mortagne Fantasy, c’est désormais Pocket Jeunesse et Pocket qui proposent le texte en format poche. Certains connaissent peut-être déjà la série de l’auteur canadienne Elisabeth Tremblay qui a connu le succès grâce à un important bouche à oreille.

Naïla de Brume s’inscrit dans la lignée des classiques de la fantasy pour adolescents. Dans une première moitié du roman, l’auteur prend son temps pour dresser le personnage de Naïla, une héroïne haute en couleurs, volontaire, courageuse, au destin incroyable. Un beau portrait de femme. Oui, c’est un peu lent et ça risque d’en décourager quelques uns, mais ça cadre parfaitement avec la situation personnelle de Naïla qui doit prendre son temps pour faire son deuil. Tout s’accélère dans la deuxième moitié du roman qui présente l’autre monde, la Terre des Anciens, ses dirigeants, ses habitants, ses peuples, ses coutumes et la malédiction qui pèse sur la lignée des filles de lune. On fait également la connaissance d’Alexis. La relation entre le beau brun ténébreux et Naïla est électrique ce qui donne des échanges particulièrement plaisants !

Naïla de Brume est un livre qui, même si la trame est classique, possède son piquant et son originalité. L’écriture est par contre un peu faible, notamment à cause de l’abus de points de suspension (vraiment agaçant) et à des dialogues creux. Cela amoindrit l’intensité de cette quête initiatique. Et que dire de la couverture jeunesse (d’ailleurs proche de celles des grands formats) ? Un peu vieillotte, un brin kitschounette, on préfèrera l’édition poche parue chez Pocket.

 

Le premier tome de la série Filles de Lune est un roman à découvrir malgré quelques désagréments qu’il faut laisser de côté. Elisabeth Tremblay dresse un beau portrait de femme forte dans un univers riche qui séduira sans nul doute les amateurs de fantasy.