Complètement désabusé par ses récents déboires (et ceux de l’humanité toute entière), l’agent Heath Huston part pour une mission de routine: trouver du ravitaillement. Pendant ce temps, sa petite amie Mara ne trouve rien de mieux à faire que provoquer une catastrophe en cherchant à exorciser un traumatisme d’enfance.
Dans la même veine que les tomes précédents, Rick Remender nous embarque pour des aventures galactiques menées tambour battant. D’extra-terrestres kitschs en mondes improbables, Fear Agent ne sombre pourtant jamais dans le ridicule, assumant parfaitement ses extravagances et son héritage issu des vieilles séries de space opera. Toute la subtilité du scénariste est d’avoir su concevoir un héros parfaitement humain, quasiment ordinaire, sorte de Han Solo ayant un penchant pour la bouteille mais paradoxalement flamboyant lorsque les circonstances le demandent. Cela octroie donc à la série un aspect double: des aventures échevelés au premier degré, on passe à un envers du décor plus mitigé, plus second degré où l’on accompagne les états d’âme des protagonistes et où l’on explore leurs rapports.
Bon, ne me faites pas dire non plus ce que je n’ai pas dit, Fear Agent n’est pas du Shakespeare, mais un excellent divertissement qui se paie le luxe de ne pas être simpliste. S’il y a un terme un peu galvaudé ces derniers temps, c’est celui de « pulp », mais dans le cas de cet album, c’est encore ce qui le définit le mieux: du pulp galactique. Et du bon.