Mon nom est Blaine Donne. Je suis un enquêteur privé à Thurène, sur la planête Devanta. Mes clients habituels sont des amants abandonnés à la recherche de l’amour envolé, des parents d’enfants fugueurs, des inventeurs dont les brevets sont utilisés illégalement. Quelques-unes de mes enquêtes énervent les mauvaises personnes, mais sans conséquences graves pour ma santé.
Mon train de vie, et mes équipements coûtent chers, très chers. Alors quand une cliente mystérieuse paye bien, et d’avance, pour une simple collecte d’informations, je n’hésite pas. Avec le recul, je n’aurais pas dû être si prompt à accepter sans mesurer que les cibles de mes questions ne sont pas du genre à résoudre les désaccords en passant par un avocat. D’ailleurs je m’aperçois que personne n’a survécu assez longtemps à un conflit avec eux pour ne serait-ce qu’envisager de faire appel à la loi.

Enquête dans un univers de SF, Elyseum tient beaucoup plus du polar que du space opéra. L’intrigue, sans être d’une originalité à couper le souffle, pourrait tenir la route si le quatrième de couverture n’en dévoilait pas trop, et surtout si le style laissait au lecteur le loisir de se plonger dans l’histoire.
En effet, l’auteur fait preuve d’une bonne intention en faisant suivre plusieurs affaires au héros, ce qui ne fait que renforcer la crédibilité du personnage, en évitant le privé génial ne bossant que sur une seule chose à la fois. Le principe est simplement poussé trop loin, et entre tous les intervenants, certains utilisant trois ou quatre identités différentes, et les pistes sans aucun rapport, même lointain, avec la trame principale, cela donne parfois un résultat brouillon. A cela s’ajoute un style des plus malheureux. Pas un paragraphe sans un mot inventé pour rappeler que nous sommes dans un futur lointain, avec son vocabulaire quotidien très loin du notre. Tellement loin du notre que le sens de certaines phrases tient de la divination plus que de la compréhension.
Les personnages sont trop superficiels pour être attachants, pourtant la matière est là. Les figures secondaires ont un potentiel réel, telle la princesse Odilia et ses savoureux échanges avec Blaine. Dommage de ne pas creuser encore un peu les motivations de chacun.

Un titre loin d’être indispensable.