Le père Dietrich a beaucoup de mal à calmer ses paroissiens d’Oberhochwald alors que des évènements des plus surprenants les ont récemment secoués. Sa culture philosophique et théologique acquise durant ses études à Paris ne suffisent pas à expliquer des phénomènes inconnus en ce quatorzième siècle. Par ailleurs, d’étranges visiteurs hantent les bois proches ; certains disent que ce seraient des lépreux, d’autres qu’ils ont l’air de sauterelles géantes… Tom Scwoerin, cliologue (historien dans un futur proche), a quant à lui bien du mal à comprendre pourquoi, contrairement à ce que tous ses modèles mathématiques indiquent, le village d’Eifelheim n’a jamais été repeuplé après son abandon dans la seconde moitié du quatorzième siècle. Poussé par sa compagne Sharon, physicienne remettant en cause la stabilité de la vitesse de la lumière et la constante de Planck, il va se plonger dans des études documentaires plus approfondies.

 

L’auteur s’est manifestement solidement documenté afin de rédiger son ouvrage. Les échanges entre un extraterrestre (vous l’aurez tous deviné très vite) d’une civilisation avancée et un prêtre allemand du tout début de la Renaissance relèvent d’un exercice de style complexe mais parfaitement maîtrisé. Néanmoins, le lecteur (en tout cas votre serviteur) a bien du mal à y trouver son intérêt. L’ouvrage est inutilement long, les rebondissements inexistants et prévisibles, bref tout l’effort a été porté sur l’atmosphère et les discours scientifiques plutôt que sur l’action elle-même. On s’ennuie !

 

Pour faire court, les passages très bien écrits ne suffisent pas à racheter le manque de consistance de l’ouvrage. Le chapitre 7 (p.409) en revanche développe une thèse amusante et intéressante (bien que fantaisiste) sur les rapports entre le temps et l’espace, théorie qui pourrait inspirer de meilleurs ouvrages. Lisez ce passage si vous en avez l’occasion, mais évitez l’ouvrage en lui-même.