Résumé :
Dans Rabbit Doubt les participants personnifient des lapins et cherchent à découvrir celui qui incarne le loup.
Le prédateur dissimulé au sein de leur groupe les élimine les uns après les autres : pour gagner il faut donc le démasquer.
Cinq fans de ce jeu sur téléphone décident de faire connaissance « pour de vrai ».
Le jour dit, YÅ« va à la rencontre de ses camarades de jeu.
Dans le centre commercial, lieu du rendez-vous, une amie d’enfance du jeune homme, Mitsuki le reconnaît et se joint au groupe.
Ensemble, ils vont pour dans un salon de karaoké, sans attendre Hajime, déclaré absent.
YÅ« et Mitsuki font la connaissance d’Eiji, Haruka, et Rei. Cette dernière, paralysée des jambes, est une ancienne star de télévision connue pour ses talents d’hypnose.
Mal à l’aise, le trouble de la jeune fille s’amplifie de par l’attitude d’Eiji qui fini par l’apostropher au sujet de ses talents.
Après une mise au point collégiale et de plates excuses, le garçon qui a bu plusieurs bières part s’isoler dans les toilettes.
En cherchant à le débusquer, YÅ« est assommé par un individu portant un masque de lapin.
Il se réveille enfermé dans un bâtiment désaffecté en compagnie de tous les joueurs de Rabbit Doubt ainsi que de la néophyte Mitsuki.
Notre avis:
Présenté lors de la Japan Expo en avant première sur le stand Ki-oon (tout comme, dans un autre registre, Bamboo Blade) Doubt renvoie les fans de la maison d’édition à l’excellent travail de Tetsuya Tsutsui (Manhole), et en particulier au one-shot Duds Hunt.
Les jeux mortels sur téléphone portable ont déjà eu leur heure de gloire et c’est non sans un certain plaisir que l’on aborde cette nouvelle série dirigée par Yoshiki Tonogai (assistant de Atsushi Ohkubo (Soul Eater)).
Les quatre tomes annoncés de ce thriller devraient apaiser les lecteurs du genre, restés sur leur faim depuis un moment, si la suite se révèle à la hauteur du premier volet qui pose les prémices d’une histoire pour le moins alléchante.
Le design qui trouve son inspiration dans le cinéma singularise Doubt, à commencer par la couverture déclinant l’affiche d’Usual Suspect de Bryan Singer.
Les masques de lapins aux yeux rouges couturés et inquiétants donne à l’ensemble un style horrifique du meilleur effet. Vous l’aurez compris les joueurs se retrouvent otage d’un loup entamant une partie de Rabbit doubt grandeur nature). L’identité du tueur mystérieux sert de fondement au scénario.
Le film Saw de l’australien James Wan et le roman Dix petits nègres d’Agatha Christie sont également cités en référence. Il ne semble pas superflu d’y ajouter Cube du réalisateur Vincenzo Natali dés lors qu’il apparaît que la progression de nos héros au travers de leur prison est conditionné par des lecteurs à code barre, ce qui termine de nous persuader de la considération de leur geôlier à leur égard.
Les premiers volets peuvent paraître d’un rythme moins soutenu, il n’empêche que Yoshiki Tonogai, qui a auparavant travaillé à l’adaptation en manga du jeu vidéo Higurashi no naku koro ni, Quand les cigales pleurent, brosse un portrait pertinent des rapports entre joueurs en ligne (généralisable aux internautes) et rencontres « en réel »(IRL).
L’auteur introduit progressivement des doutes quant aux personnalités des personnages qui révèlent des failles susceptibles de les faire sombrer. La cadence augmente dés lors que les protagonistes se retrouvent enfermé, et que Rei se fait sauvagement assassiner!
Meurtre, soupçon, promiscuité, tous les ingrédients d’un huis clos terrifiant!
Graphiquement, le trait est plus léger que celui de Tsutsui. Les planches paraissent de façon générale plus claires, même si certaines illustrations chocs montrent un travail plus recherché sur les trames. L’aspect cinématographique est renforcé.
L’ensemble est vraiment très plaisant.
Encore une nouvelle série Ki-oon qui remporte notre enthousiasme!