Hier soir à l’Etrange Festival, ce film tant attendu a été projeté. Le film sort mercredi sur nos écrans.

Il y a vingt-huit ans, des extraterrestres entrèrent en contact avec la Terre… Ces visiteurs d’au-delà des étoiles étaient des réfugiés et furent installés dans le District 9, en Afrique du Sud, pendant que les nations du monde se querellaient pour savoir quoi en faire… Depuis, la gestion de la situation a été transférée au MNU (Multi-National United), une société privée qui n’a pas grand-chose à faire du sort de ces créatures, mais qui fera d’énormes bénéfices si elle arrive à faire fonctionner leur extraordinaire armement. Jusqu’à présent, toutes les tentatives ont échoué : pour que les armes marchent, il faut de l’ADN extraterrestre. La tension entre extraterrestres et humains atteint son maximum lorsque le MNU commence à évacuer les non-humains du District 9 vers un nouveau camp, en envoyant des agents de terrain s’occuper de leur transfert. L’un de ces agents, Wikus van der Merwe, contracte un virus extraterrestre qui se met à modifier son ADN. Wikus est à présent l’homme le plus recherché de la planète, celui qui vaut plus qu’une fortune : il est la clé qui permettra de percer le secret de la technologie alien. Repoussé, isolé, sans aide ni amis, il ne lui reste qu’un seul endroit où se cacher : le District 9…

A l’origine de District 9, on trouve un court-métrage du même réalisateur: Alive in Joburg. Selon moi, le court-métrage aurait dû en rester un et ne pas être étiré à l’infini pour en faire un film. A trop tirer sur l’élastique, on le casse.

* attention: possibilité de spoilers!*

L’intrigue

Je n’y ai pas cru une seule seconde. Tourné de façon réaliste (à la REC ou Cloverfield), incorporant images réelles et témoignages fictifs, District 9 est un film dans lequel je ne suis pas du tout rentré. Je n’ai pas cru à ces aliens arrivés malencontreusement sur terre. Un film traitant de choses imaginaires, s’il est bien fait, on rentre dans l’univers créé (Alien ou Le Seigneur des Anneaux par exemple), mais s’il est mal construit alors cela ne marche pas. Pour moi c’est juste un film d’action bourrin avec des corps qui explosent en mille morceaux pendant de longues séquences de fusillades sans intérêt. Neill Blomkamp devait réaliser le long-métrage Halo inspiré du jeu vidéo éponyme. Il avait fait trois courts-métrages, mais faute de moyen il n’a pas pu faire le long et avec Jackson ils ont donc décidé de faire District 9. Après visionnage des fameux trois courts-métrages et comparaison avec ce film, je peux dire que Blomkamp c’est fait plaisir en réalisant sur grand écran un jeu vidéo. L’ambiance est très militaire, métallique, poussiéreuse et sanglante, mais au niveau de l’intrigue ça ne va pas chercher bien loin.

J’ai été interloquée dès le début, car la première demie-heure est plutôt comique (avis d’expulsion des aliens qui doivent signer!) et le personnage principal, Wikus van der Merwe, est tellement ridicule que je me suis demandée si District 9 n’était pas une grosse comédie SF. En fait non, mais je n’ai toujours pas compris pourquoi ce choix de traitement comique au début. Avant la contamination de Wikus, les idées sont plutôt intéressantes avec ces pauvres aliens parqués et traités comme des bêtes alors qu’ils sont pacifiques et ne demandent qu’à rentrer chez eux. Le sous-texte social est bien sûr très évident (dénonciation des camps de réfugiés voire des camps de concentration, racisme et cruauté envers les étrangers) et en devient très vite lourd, car c’est beaucoup trop appuyé. On se rend vite compte que les aliens sont plus humains que les humains eux-mêmes. A partir du moment où Wikus est contaminé, le film tombe dans du grand n’importe quoi: bastons, fusillades, explosions de corps et de machines, dialogues débiles… La subtilité n’existe alors plus!

L’alien Christopher et son petit gamin sont très attendrissants et on est très vite de leur côté. La scène du passage à tabac de Christopher alors que son fils, caché, le voit est assez atroce. Wikus évoluent plutôt bien et passe de l’homme débile à l’homme concerné et conscient des cruautés infligées aux aliens. On ressent de la pitié pour cette homme qui à la base n’était pas un bourreau, mais exécutait juste des ordres. Le fait que son propre beau-père le trahisse (il veut même le tuer) prouve à quel point les humains sont tombés bien bas. L’acteur est excellent. Les militaires sont des caricatures sur pied: Blomkamp en a fait des espèces de nazis et c’est pas très fin de sa part!

J’ai retenu deux scènes: celle ou Wikus est obligé d’utiliser une arme alien conte un alien et la fin où Wikus est devenu complètement alien et fabrique une fleur pour sa femme avec des morceaux de métal. Ce sont deux scènes très fortes, très émouvantes et intelligentes alors je n’ai pas vraiment compris pourquoi le reste du film n’était pas comme ça.

Le film est certes très dynamique, mais la tension n’est pas extrême. J’avoue ne pas m’être demandé nerveusement “quand Wikus va-t-il redevenir humain?”, car j’avais déjà compris que ça n’arriverait pas. Par contre, j’ai été plutôt soulagée de voir Christopher et son petit rejoindre le vaisseau; comme quoi ces deux personnages sont vraiment attachants et pas assez exploités selon moi. La fin n’est pas compréhensible: du District 9, on passe au District 10. A quoi cette histoire a donc t-elle servi?

La réalisation

Tout le monde a dit: “ouah avec un si petit budget, c’est impressionnant ce qu’il a réussi à faire!”. Mais arrêtons deux secondes: 30 millions de dollars ce n’est pas du petit budget, c’est un budget moyen certes par rapport à d’autres grosses productions, mais c’est loin d’être un petit budget! Ensuite, le visuel de ce film n’a rien d’exceptionnel. Le vaisseau alien est carrément hallucinant par contre. Une bonne réalisation, mais loin d’être grandiose.

Pour le reste, j’ai trouvé que ça ressemblait beaucoup au film Le Royaume avec cette poussière et ce côté sec ainsi que pour cette lumière jaune/brune un peu bizarre. Il en va de même avec les combats qui sont, dans un film comme dans l’autre, filmés de façon très clichés (ex: le militaire qui tire sur un alien avec une mitraillette et qui rit comme un débile en tirant la langue tellement il est content de tuer de l’alien).

La réalisation fait très jeu vidéo comme je l’ai dit plus haut et certains plans sont mêmes copiés sur ses courts-métrage pour Halo.

CONCLUSION

District 9 a fait l’objet d’un buzz beaucoup trop important (Avatar?…) ce qui fait que j’ai été foncièrement déçue. L’ensemble est mauvais et même si j’ai décelé ce petit quelque chose de bon, il est malheureusement resté enfoui pendant les (presque) 2h du film. Dommage de gâcher de bonnes idées dans une surenchère de fusillades puériles.