C’est Gayle Hudson qui nous sert de guide au travers des méandres de cette Amérique des années Trente, loin des richesses et des stars, une Amérique profonde, pauvre, perdue, déboussolée par la crise qui la frappe de plein fouet.  Gayle Hudson est journaliste, enfin pigiste. Il vend ses histoires, celles des autres à des journaux plus ou moins connus, plus ou moins sérieux. Et là il est en visite au pénitencier de San Quention pour y rencontrer June Madero. Condamnée à mort par pendaison, elle va lui raconter sa vie et pourquoi elle en est arrivée là, sans fard, juste la réalité et elle fait froid dans le dos.

Deux voix donc pour une histoire. Celle du journaliste, qui nous livre parfois au détour d’une page, un détail de sa vie et celle bien évidemment principale de la jeune June qui avec son homme va parcourir cette Amérique à la dérive, sombrant corps et âme avec elle. Un destin tragique, un roman superbement écrit et mené. Deux destins qui se croisent et deux êtres que rien n’aurait du rapprocher et qui vont aussi curieusement que cela puisse paraître tenter de s’aider. Un excellent titre de cette collection qui une fois de plus sait nous emporter et nous séduire.