Après Miroirs et fumées, voici la seconde anthologie de nouvelles de Neil Gaiman traduites en langue française. Le recueil comporte plus de trente textes, de longueur et de qualité variable, ainsi qu’une explication, par l’auteur, du contexte de production de chaque nouvelle et une interview en annexe.

Neil Gaiman, écrivain aux multiples talents, explique substantiellement que ses textes n’ont pas nécessairement de fin car, dans la vraie vie, il n’y a pas vraiment de fin (hormis celle qui nous attend tous). On est tenté de lui répondre que la littérature ce n’est toutefois pas la vie, mais une construction. Et force est de constater que, si ses textes sont à peu près tous poétiques, les plus réussis sont de loin ceux dont la construction est la plus soignée. Je trouve, par ailleurs, particulièrement déplaisants les textes à la première personne, dont certains laissent ouvertement planer le doute sur l’aspect autobiographique, et qui tendent à faire de l’auteur son propre personnage. Quelques poèmes, de qualité et d’intérêt discutables émaillent également le recueil.

En résumé, comme pour la première anthologie (mais ne sont-elles pas toutes comme ça ?), les textes sont très inégaux. On retiendra néanmoins comme de petits bijoux Une en vert, Comment parleur aux filles pendant les fêtes et Le monarque de la Vallée. En dehors de ces trois textes, ce recueil est avant tout destiné aux exégètes de Neil Gaiman ; les autres lecteurs lui préféreront les romans du même auteur.