…ou encore As Good As Dead, en version originale (Dark Side est le titre "français"). Ethan Belfrage (Cary Elwes) est photo-journaliste. Il a bourlingué un peu partout à travers le monde, ses plus belles images ornent les murs de son appartement new-yorkais. Il est séparé d’avec sa femme, qui a la garde de leur fille. Ethan doit un jour faire face à l’irruption chez lui d’un trio des plus hostiles. Aaron, un ex-taulard coffré pour meurtre, mène la danse. Il a été  engagé par Helen (Andie McDowell) et son fils Jake, les deux autres intrus, pour retrouver les meurtriers du révérend Kalahan, un évangéliste intégriste abattu par un commando cagoulé dix ans plus tôt. Pour la veuve éplorée, il ne fait aucun doute qu’Ethan fut l’un des meurtriers. La fin justifiant les moyens, elle entend bien lui faire avouer sa culpabilité, d’une manière ou d’une autre…

On se souvient qu’Andie McDowell fut doublée par Glenn Close dans Greystoke (1984) de Hugh Hudson, à cause d’un accent prononcé de Caroline du Sud qui l’empêchait d’être crédible en lady de la bonne société victorienne. Ici, la belle brune a pu laisser libre cours à sa diction de sudiste en incarnant une Américaine 100% terroir mue à la fois par une soif de vengeance (ou plutôt de justice) et par une ferveur toute religieuse. Et elle fait donc des misères à Cary Elwes, qui, après s’être sectionné le pied à la scie à métaux dans Saw, premier du nom, se retrouve une nouvelle fois en bien mauvaise posture, séquestré dans son propre home sweet home. Amy, la gentille voisine, fera aussi les frais des penchants sadiques d’Aaron à l’occasion d’une scène de torture à la seringue particulièrement éprouvante.

Dark Side est donc bien un nouveau torture flick, l’essentiel de l’action en huis-clos consistant en la mise en scène des épreuves physiques et morales qu’affrontent les héros. Le réal Jonathan Mossek ne va pas non plus jusqu’à filmer un torture porn (tout est dans la nuance) façon Hostel, mais le résultat à l’écran est tout de même très violent. Heureusement, la peinture psychologique est plutôt fine, et l’on se prend vite d’intérêt pour cette histoire où la conclusion, fatalement, va nous en apprendre beaucoup sur les motivations et le passé des uns et des autres. Bref, il y a du twist dans l’air, qui va amener à re-considérer les faits d’un autre oeil dès que commence à défiler le générique de fin. Une chute tout de même un peu abrupte, expédiée rapido, qui laisse dans le palais un vilain petit arrière-goût de bâclé. C’est dommage, d’autant que les interprètes sont tous très convaincants. Frank Whaley campe un tortionnaire nazillon tout ce qu’il y a de plus flippant, et les filles seront peut-être contentes de revoir Matt Dallas, alias Kyle XY dans la série télé, dans le rôle du fiston orphelin de père un peu déboussolé. Dans le rôle du pasteur assassiné, une apparition courte mais charismatique de Brian Cox, premier interprète à l’écran d’Hannibal le cannibale (dans Sixième Sens/Manhunter de Michael Mann).

Sortie le 18 mai en dvd et blu-ray

Durée : 88′

Image : 1.85, 16/9

Son : français et anglais, Dolby Digital 5.1

Sous-titres : français