A ceux qui se disent "encore un supplément D&D4", cassons tout de suite le suspense pour que vous encourager à continuer votre lecture : Outreterre est l’un, si ce n’est le meilleur supplément de la gamme paru à ce jour ! Ceci posé, passons à la démonstration.

L’Outreterre est un gigantesque territoire sous-terrain constitué de multiples boyaux et cavernes dont la taille peut parfois abriter de véritables villes. Son origine remonte à l’aube des temps, à une époque Torog descendit dans les tunnels pour combattre son ennemi juré, l’originel Ganash. Il en sorti certes victorieux, mais non sans un prix ; dans son dernier souffle, Ganash le condamna à rester enfermé à jamais dans l’Outreterre…

Dans sa fureur, Torog perça de nombreux passages, intitulés La Voie du Roi, jusqu’à ébrécher le tissu même de la réalité. L’Outreterre s’étend ainsi non seulement en profondeur mais aussi en Féérie et en Gisombre. Par ailleurs, si Torog et ses sbires constituent une force dominante des lieux, elle n’est pas la seule; des communautés de créatures issues d’autres réalités et des Drows sont notamment aussi de la partie.

Ces derniers donnent à l’Outreterre variété et saveur. Car, aussi surprenant que cela puisse paraitre pour un supplément consacré à des sous terrains, Outreterre est l’un des ouvrages les moins donjonesques de la gamme ! Il s’en dégage au contraire un véritable sens du merveilleux, souvent grave en raison des dangers qui y rôdent et qui donne définitivement envie de s’y plonger.

L’Outreterre échappe aussi largement à l’effet patchwork récurent chez D&D en traitant son sujet avec une certaine homogénéité. La Voie du Roi constitue à titre à un fil rouge. Ces tunnels, qui traversent toutes les zones de l’Outreterre, sont en effet l’objet d’enjeux importants pour les communautés sous-terraines. Son concept lui permet par ailleurs d’être intégré dans presque n’importe quel univers en le superposant – ou plus exactement en le sous-posant – à ce dernier.

Sur la forme, le supplément est aussi proche du sans-faute. Le côté catalogue (catalogue de rencontres, de donjons, de monstres…) est en effet réduit à une portion minimale et le gros de l’ouvrage est consacré à la description des principaux endroits de l’Outreterre. Ce qui en fait quasiment le premier vrai supplément de contexte pour D&D4, si l’on excepte les Encyclopédies d’Eberron et des Royaumes Oubliés !

Certes, un peu plus détails n’aurait globalement pas été du luxe – avec 160 pages pour décrire une zone aussi vaste, le supplément est particulièrement dense et ne se permet pas de faire de remplissage comme on a pu le voir sur les Draconomicon. Mais les éléments proposés restent relativement pragmatiques et directement utilisables par le MJ…

… ce qui achève d’en faire l’un des meilleurs suppléments pour D&D4. CQFD !