Dans les bas quartiers de Cribella, la mort rôde. Un mystérieux assassin est cause de multiples "suicides" mais abandonne derrière lui des lames de tarot. Le nécromancien Angelo di Larini et sa maîtresse Nola, écrivain public, vont se retrouver confrontés au curieux journal de malatesta, un démon né d’amour contre nature et qui pourrait bien être à l’origine de ces morts. Parallèlement, la lieutenante Polissena Duccio est sur les traces d’une créature, peut-être une lamia qui sème également les cadavres derrière elle. Sur fond de luttes de pouvoirs et d’amours croisés, le destin de la cité semble se jouer entre le bordel "L’ambre Rouge", et la revue "La gazette de Métida" (un des quartiers, ou plutôt sestiers, de Cribella).

 

Le roman est ambitieux. Prenant place dans le même univers que Arachane, Charlotte Bousquet entend y creuser ce monde de fantasy renaissante et décadante. Hélas, il faut bien le dire, si les atmosphères sont admirablement rendues, la lisibilité de l’intrigue en pâtit sévèrement ! Ce ne sont pas moins de 31 personnages qui sont listés en ouverture du roman afin de permettre au lecteur de s’y retrouver… et il ne s’agit que des principaux protagonnistes ! On est vite lassé par les allers-retours constants vers cet appendice sans lequel on perd le fil de l’action, d’autant que l’ensemble des personnages est rapidement mobilisé et que les "chapitres" sont extrêmement courts : jamais plus de quatre pages ! Il en résulte un rythme non pas trépidant mais haché où les évènements se succèdent laborieusement. Narration et dialogue sont de plus entrecoupés d’extraits de romans (faisant intervenir d’autres personnages…) et de poésies qui semblent rédigées par une jeune gothique dépressive adepte des scarifications.

 

On regrette que Charlotte Bousquet ne transforme pas l’essai d’Arachnae dont elle a ici abandonné presque toutes les belles trouvailles tout en en exacerbant les défauts. Espérons mieux (bien mieux) pour le prochain opus de l’auteur dont on ne peut pourtant douter du talent.