Roy Complain est un chasseur d’une des nombreuses tribus qui peuplent « le vaisseau ». Pour eux, le monde est le vaisseau, et il serait hérésie de parler autrement. Mais lorsque Roy perd sa femme lors d’une chasse et se voit rétrogadé au bas de l’échelle sociale, il accepte la proposition du prêtre Marapper de quitter la tribu pour trouver « ceux de l’Avant » et prendre le contrôle du vaisseau. Le voyage leur réserve bien des surprises, mais pas tant que ce qu’ils découvriront à l’avant.

 

 

Si le thème peut vous paraître éculé, sachez que ce roman date de 1958 et a, de surcroît, particulièremment bien vieilli, contrairement à d’autres. Pour les amateurs du genre, André-François ruaud dresse d’ailleurs un brillant historique analytique des romans traitants de vaisseaux géants dérivant dans l’espace en postface de ce roman. Aldiss traite avec talent et originalité ce thème et nous réservé certaines surprises dans le déroulement, et ce jusque dans les dernières pages. L’ensemble est de haute tenue et fait partie des classiques qui méritent vraiment d’être republiés et relus.

 

En résumé, malgré quelques longueurs, ce roman reste tout à fait d’actualité, et l’on peut remercier Folio pour cette réédition de qualité. On peut se poser la question de la légitimité de la théorie, ici développée, des occupants d’un vaisseau spatial oubliant peu à peu ce fait et le but du voyage, mais il s’agit, comme le souligne André-François Ruaud, d’une réflexion sur la société en générale à travers un échantillon, à la manière des romans naturalistes du XIXeme. Un texte à découvrir ou à redécouvrir.