La science-fiction, ou l’art de se poser des questions existentielles en pyjama

Imaginez : vous êtes en train de regarder Star Wars pour la 42e fois, un bol de pop-corn à la main, et soudain, une question vous frappe comme un astéroïde mal placé : « Et si les extraterrestres existaient, est-ce qu’ils nous trouveraient aussi chiants qu’on les imagine ? » C’est exactement ce genre de réflexions (et bien d’autres) que Renaud Jesionek, Capitaine du Nexus VI, explore dans Créatures : Voyage dans les mondes de la science-fiction. Richement illustré, cet ouvrage est une invitation à plonger dans l’univers foisonnant de la SF, où humains, post-humains, êtres artificiels, anthropomorphes, non-anthropomorphes, animaux et végétaux, les petits, les grands, les pacifiques, les belliqueux, les réfugiés, les dimensionnels, les morts et même les dieux nous renvoient une image déformée — et souvent hilarante — de nous-mêmes.

Au fil des pages, on y parle cinéma, bande dessinée, littérature et dessins animés, explorant les influences et les inspirations qui ont façonné cet univers unique. Que vous soyez passionné de science-fiction ou simplement curieux, ce livre saura vous transporter bien au-delà des étoiles.

Le bestiaire de la SF : qui a dit que les monstres n’avaient pas de problèmes ?

Renaud Jesionek nous présente un casting cinq étoiles de créatures qui, avouons-le, ont parfois une vie plus compliquée que la nôtre. Et avec 168 pages pour développer le sujet, il a de la place pour tout déballer.

Les humains : des héros malgré eux, souvent perdus entre leur arrogance et leur vulnérabilité. « On est les méchants de notre propre histoire, et c’est ça le drame. » Les post-humains : ceux qui ont poussé l’évolution un peu trop loin, entre immortalité et crise existentielle. « Vivre 500 ans, c’est bien, mais il faut aussi supporter 500 ans de réunions. » Les êtres artificiels : des dépressifs en circuit imprimé. De R2-D2 à Wall-E, ils passent leur temps à sauver nos peaux alors qu’on les traite comme des aspirateurs intelligents. « Et si le vrai test de Turing, c’était de supporter les humains sans les buter ? » Spoiler : la plupart échouent (sauf Data dans Star Trek, qui, lui, a au moins un chat). Les anthropomorphes : des créatures qui nous ressemblent un peu trop, ce qui les rend à la fois attachantes et flippantes. « Un singe en costume, c’est mignon. Un singe en costume qui veut votre job, c’est Planet of the Apes. » Les non-anthropomorphes : ceux qui défient notre imagination, entre tentacules, nuages de gaz et entités abstraites. « Comment négocier avec une créature qui n’a pas de visage ? Spoiler : mal. » Les animaux et végétaux : des héros inattendus, entre Godzilla et les arbres parlants de Dune. « La nature se venge, et elle a de la patience. » Les petits : mignons mais redoutables, comme les Gremlins ou les Tribble de Star Trek. « Ne les nourrissez pas après minuit. Sérieusement. » Les grands : des titans qui écrasent tout sur leur passage, littéralement. « Quand un monstre fait 300 mètres de haut, la diplomatie, c’est juste une question de point de vue. » Les pacifiques : ceux qui veulent juste qu’on les laisse tranquilles, comme E.T. ou les Hortas de Star Trek. « Parfois, la créature la plus dangereuse, c’est l’humain qui a peur. » Les belliqueux : des envahisseurs en colère, des prédateurs sans pitié. « Ils ne veulent pas négocier. Ils veulent votre planète. Et votre café. » Les réfugiés : des êtres en quête d’un foyer, comme les Cylons ou les Na’vis. « Fuir la guerre, c’est universel. Même dans l’espace. » Les dimensionnels : ceux qui viennent d’ailleurs, ou d’un ailleurs incompréhensible. « Leur logique ? Inconnue. Leur agenda ? Flou. Leur impact sur votre santé mentale ? Garanti. » Les morts : zombies, fantômes, revenants… « La mort, c’est juste un détail technique pour eux. » Les dieux : des entités qui jouent avec les lois de la physique et nos nerfs. « Quand un dieu s’ennuie, il invente une nouvelle apocalypse. Ou une série Netflix. »

Un livre à lire… même si vous confondez Star Trek et Star Wars

Avec ses 168 pages et son format imposant (24 x 32 cm), Créatures est un objet-livre qui en impose presque autant que Darth Vader en colère. Richement illustré, son atout majeur, c’est son accessibilité : pas besoin d’être un expert en physique quantique ou en klingon pour apprécier. Renaud Jesionek utilise des exemples tirés de la culture pop (Doctor Who, Stranger Things, Black Mirror), ce qui rend la lecture aussi agréable qu’un marathon de séries… mais en plus intelligent.

Et puis, avouons-le, c’est toujours rassurant de se dire que, même dans un univers parallèle, il y a des créatures qui galèrent plus que nous. « Les dieux ont leurs problèmes, les morts ont leurs dettes, et les robots ont besoin d’une mise à jour. Bref, on est tous dans le même vaisseau spatial. »

En librairie depuis le 6 octobre.