Résumé:

Amoureux d’une fille de joie du quartier de Shimabara à Kyoto, Risaburô Nomura s’apprête à déserter les troupes du shogunat.
Le jour dit, il se rend compte que la prostituée l’a doublé et s’est enfuit avec un autre homme et son argent.
Définitivement déshonoré, il envisage de s’ouvrir le ventre dans le respect des traditions, lorsqu’il est interrompu par le vice capitaine du Shinsengumi, Toshizô Hijikata, à qui il accepte de donner sa vie.

Aux cotés de cet officier et de ces compagnons d’arme, il va découvrir sa voie, tout en vivant le début de la fin de l’ère des samouraïs.

Notre avis:

Après L’empreinte du mal (dont les premières pages sont reprises à la fin de ce recueil), les éditions Delcourt reviennent de nouveau, pour notre plus grand plaisir, sur l’œuvre d’Aya Kanno.

Le moins que l’on puise dire c’est qu’il émane en particulier de Corps et âme une véritable passion. Celle de l’auteur pour l’Histoire de son pays et en particulier l’ére Keio (la fin de l’époque Edo en 1868).
Très vite on en vient à s’intéresser à son propos et à partager l’engouement de l’auteur du célèbre Ottomen (chez le même éditeur).

Aya Kanno met en scène au travers les destins croisés de trois samouraïs cette période riche en symbole.
Elle découpe la première partie de son récit (le deuxième et dernier volume sortira en avril) en trois parties.
Chaque chapitre est associé à une couleur (le bleu, le rouge (carmin) et le blanc) et à un personnage authentique (Risaburô Nomura, Toshizô Hijikata et Kazue Sôma) par le regard duquel nous sommes invités à revivre des faits d’armes, parmi les moins connus, du Shinsengumi, après la bataille de Tobâ-Fushimi.

Malgré son scénario martial ce manga appartient au genre du shojo.
Les quelques scènes d’actions sont noyées dans l’exposition de l’esprit samouraï et la noblesse des sentiments propres à l’appartenance à ce corps d’arme.
Le style graphique ne trompe pas, de même le découpage parcellé de questions philosophiques illustrant le destin des héros, l’ensemble dégage une véritable poésie.
Une œuvre de jeunesse qui laisse deviner le potentielle de sa dessinatrice.

On ne peut que convenir de la réussite de cette mini série fort agréable à découvrir et qui stimule la curiosité vis-à-vis de la période où elle se déroule!