Coraline Jones est une fillette intrépide et douée d’une curiosité sans limite. Ses parents, qui ont tout juste emménagé avec elle dans une étrange maison, n’ont guère de temps à lui consacrer. Pour tromper son ennui, Coraline décide de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien… mais où tout est différent, en mieux ! Dans cet autre monde, son père est pleinement disponible et sa mère prend la peine de lui mitonner des plats exquis. Mais le rêve va très vite tourner au cauchemar et Coraline va devoir déployer des trésors de bravoure, d’imagination et de ténacité pour rentrer chez elle.

Que dire sur ce dessin animé fascinant ! Je dois avouer que j’ai beaucoup de mal à faire une critique certainement parce que j’ai trop de choses à dire. Essayons quand même…
 

L’histoire
Le scénario est vraiment bien écrit. On se retrouve projeté dans un univers complètement dépaysant et hallucinant. Malgré tout, l’ensemble reste cohérent, car toutes les clefs pour comprendre ce monde nous sont données. C’est dans la première partie, justement, que tout est installé. Les bases sont posées et les auteurs ont pris le temps de nous familiariser avec le monde parallèle dans lequel va se retrouver Coraline. L’exposition est donc parfaite bien qu’elle soit un peu longue. Le rythme de l’intrigue est soutenue: c’est dynamique et entraînant, parfois drôle.
Dans la deuxième partie (que j’appellerais “la partie dark”), nombreuses sont les péripéties et les rebondissements. L’ambiance est beaucoup plus noire et le ton est beaucoup moins drôle, mais la dynamique est toujours là et on suit de près les aventures de la petite Coraline.
Je dois également saluer le choix des acteurs pour les voix des personnages. Teri Hatcher est parfaite dans le rôle de la mère, quant à Dakota Fanning elle incarne avec brio la jeune Coraline.

L’animation
Pour moi, une véritable merveille ! Encore mieux que Les Noces funèbres avec une animation en stop motion à la pointe de la technologie. De gros efforts ont été fournis pour les décors qui sont sublimes et fourmillent de détails. Les couleurs et lumières sont ravissantes avec des changements rapides entre la partie “gentillette” et la partie “dark”. Une expérience visuelle assez forte donc ! J’ai un faible pour le magnifique jardin des “parents parfaits”: c’est féerique à souhait et c’est quelque chose que j’aurais bien aimé avoir inventé…
Il y a quelque chose de dérangeant dans les yeux en forme de bouton et cela se ressent toute suite. Les boutons font inconsciemment mal à nos propres yeux; la vision de l’aiguille également. Ce sentiment est particulièrement bien exprimé même s’il n’y a aucune technique spéciale: seuls les gros plans jouent.
L’animation des personnages est également bien réussie avec un gros travail sur les expressions du visage.
Dosage parfait entre humour et peur, Coraline est un conte macabre saisissant dont le message destiné aux enfants n’est pas dénué d’intérêt. L’ensemble est peut-être un peu long, mais le film mérite grandement son succès.