Titan est un fonctionnaire de police quadragénaire un peu à la dérive et que sa femme vient de quitter. Rien de bien original à cela, certes, si ce n’est que Titan est un super-héros. Cette particularité est suffisamment répandue depuis quelques décennies, qu’elle est désormais institutionnalisée. Que ce soit dans l’armée ou les forces de police et parfois en free-lance (particulièrement pour un super-méchant), il est possible d’exercer son pouvoir spécial dans un cadre réglementé. Mais au quotidien il faut faire avec les années qui passent, le Panthéon Top 30 qui met en concurrence constante les super-héros, et les petits jeunes qui se prennent pour des surhommes sans avoir le moindre pouvoir. Alors, lorsqu’une série de meurtres permet de conclure qu’un tueur en série s’attaque aux super-héros, Titan en fait une affaire personnelle.

 

Ecrit avec un style des plus vivants, ce roman est fort sympathique. Le thème n’est pas franchement nouveau : traiter des super-héros dans ce qu’ils ont d’humain, leurs faiblesses et leur quotidien, mais la chose est réalisée de fort belle façon, ce qui mérite d’être souligné. Quelques passages imitant des articles de journaux ou des extraits d’essais viennent émailler le roman, cherchant à l’encrer encore un peu plus dans le réel.

 

Sans sensiblerie excessive ni lyrisme déplacé, Gérald Bronner brosse un portrait des super-héros à la française – bien que l’action se situe à New-York – et nous offre un agréable moment de lecture. Comment je suis devenu super-héros vaut assurément le détour.