Bien connues des habitués de notre site, les Editions Interkeltia s’imposent peu à peu dans les milieux littéraires. Khimaira ne pouvait laisser passer l’occasion d’interviewer leur fondateur: Christel Jacques Seval!

  Khimaira: Vous êtes ingénieur et informaticien au ministère de la défense avant d’être écrivain. Comment en êtes-vous venu à créer une maison d’édition?
  Christel Jacques Seval: En réalité, je suis écrivain avant d’être informaticien, et cela a toujours été dans cet ordre. Après avoir connu des échecs, m’être intéressé à des genres différents (romans, BD, enquête, poésie, articles), un petit succès est arrivé avec mes livres d’ufologie publiés chez JMG. De fil en aiguille, et après avoir publié 7 livres, dont un en géopolitique, je me suis dit que l’important n’était plus d’écrire –pour faire passer des messages– mais de publier des auteurs qui avaient des choses à dire et avec lesquelles j’étais d’accord. Cela démultiplie largement ma simple capacité d’écriture.

  K: Quelle est la genèse des Editions Interkeltia?
  CJS: La décision de créer une maison d’édition est intervenue dans une période de bouleversement total dans ma vie privée. L’idée est apparue en Bretagne, et j’ai voulu prolonger cette attache sentimentale à cette terre et à sa musique, car vous remarquerez que le logo d’Interkeltia n’est pas une main extraterrestre, mais une cornemuse. 😉

  K: La vocation première des Editions Interkeltia est de promouvoir le mouvement des «créatifs culturels». Pouvez-vous nous en dire plus?
  CJS: Je militais pour des idées, et une certaine spiritualité, sans vraiment me retrouver complètement dans un parti politique, ni dans une religion. L’écologie, l’économie, l’altermondialisme, les ovnis, le spirituel, toutes ces préoccupations satellitaient autour de moi et je me sentais plutôt isolé. Soudain, j’ai vu se cristalliser un grand mouvement planétaire autour des mêmes thèmes: un sociologue a identifié une nouvelle catégorie de population qui se retrouve autour de valeurs identiques, la particularité de cet élan étant que les gens qui appartiennent à cette catégorie se croient seuls car la médiatisation n’a pas encore joué son rôle d’identification et d’information. Et cela se produit sur toute la planète.

  K: Un petit mot sur votre ligne éditoriale?
  CJS: L’idée est de promouvoir les valeurs des créatifs culturels, dans tous les domaines. En SF, je l’ai traduit par: porter un regard critique sur notre société ou proposer des alternatives à notre système sociétal totalement borné. Mais cela n’empêche pas de planter le décor dans le futur sur une autre planète. Cela va de Millecrabe PJ Hérault– qui prône un bel humanisme européen, à Sphères JM Calvez– qui nous confronte à la rencontre avec l’autre, l’extraterrestre.

  K: De combien de membres se compose votre comité de lecture? Reçoit-il de nombreux manuscrits?
  CJS: Beaucoup de manuscrits en SF, oui, c’est surprenant. Cela donne l’impression qu’il y a plus d’auteurs que de lecteurs. Pour ce qui est du comité de lecture, j’assure seul la lecture et le choix; mais il y a ensuite des relecteurs-correcteurs dans la boucle.

  K: Publiez-vous seulement des auteurs reconnus et/ou des traductions?
  CJS: Non, la moitié des auteurs Interkeltia sont d’illustres inconnus dans le monde du livre, et oui, j’envisage de publier des traductions.

  K: Comment un auteur peut-il vous proposer des manuscrits?
  CJS: Sur papier, à cette adresse: Interkeltia 7 rue pasteur, 78350 Jouy en Josas. Mais qu’il s’assure avant de ne pas être trop loin de la ligne éditoriale.

  K: Quel est votre circuit de distribution? En d’autres termes, où peut-on se procurer vos livres?
  CJS: Je suis diffusé-distribué par CED-DAUDIN. On trouve en principe mes livres à la FNAC, dans les grandes librairies, parfois des centres commerciaux, et sur les sites internet de vente tel Amazon. Mais par expérience, nombre de petites librairies ne travaillent pas avec Daudin. En tout cas, un conseil aux futurs acheteurs, c’est de se procurer le livre directement sur mon site: www.interkeltia.com. Non seulement le livre n’y est pas en rupture ou retardé dans sa livraison, mais l’acheteur bénéficie de réductions et l’auteur touche un droit plus élevé.

  K: En temps de crise où tout devient trop cher, certains lecteurs regrettent le prix d’achat de vos livres malgré leur qualité. Pensez-vous pouvoir remédier à cela un jour futur?
  CJS: S’il y a une chose à retenir de cette interview, c’est bien celle-ci: à partir du mois d’octobre-novembre, tous les futurs livres de SF seront à moitié prix, c’est la formule AntiCrise! Leur prix de vente oscillera autour de DIX euros au lieu de se situer plus normalement vers 20 euros. Et le livre gagnera en qualité: des illustrations personnalisées pour les couvertures, de meilleures révisions typographiques, et toujours un bon nombre de pages. Pour vous donner un exemple, un livre inédit de 380 pages sera vendu à 10,55 Euros TTC, et ce n’est pas du livre de poche, le format est un 14X20. Vous trouvez mieux sur le marché?

  K: Quelques projets à venir sous le coude? Des auteurs en attente de publication?
  CJS: Enrichir les collections ouvertes, car il n y’a pas que la SF, il y a aussi RayonX (ésotérisme, spiritualité, ovnis); ChangerLaVie (développement personnel, organisation); ContrEnquêtes (économie, écologie, géopolitique, enquêtes); TrekkingPix (Montagne, roman de montagne, aventure planétaire)… Je citerai, par exemple, la sortie en novembre de la méthode PenseActions dans la Collection ChangerLaVie, qui indique à tous les travailleurs de l’information (que nous sommes tous), aussi bien dans le milieu professionnel que dans le domaine de la sphère privée, comment mieux gérer nos activités et toutes les informations qui nous pleuvent dessus, avec un logiciel gratuit et formidable à la clé. Pour revenir à la SF, il y aura notamment le livre dont PJ Hérault dit qu’il est le plus fier de sa vie d’écrivain, Millecrabe, un monument époustouflant, une uchronie qui met en scène une guerre entre l’Europe et la Chine dans les années 1945. Hérault s’est surpassé, le résultat est magistral!

  K: Les téléspectateurs de Direct 8 et les Internautes ont pu vous découvrir dans une émission récente sur les OVNI. Vous avez également signé plusieurs livres sur la question extraterrestre. Comme votre dernier: Contact et Impact. Quelques précisions sur ce sujet?
  CJS: Une constatation: le lectorat de l’ufologie ignore superbement les romans de SF, et le lectorat de la fiction dédaigne cordialement la littérature ufologique. Cela correspond à deux types de profils différents et une de mes ambitions, comme l’a si bien fait avant moi Jimmy Guieu, est de bâtir des ponts entre les deux domaines. Mon roman de SF Backdoor en est le meilleur exemple. C’est à la fois de la SF et de l’ufologie.

  K: Avez-vous une question que l’on ne vous a jamais posé dans une interview mais à laquelle vous aimeriez répondre?
  CJS: Oui, en voilà une: qu’est-ce que vous aimeriez faire plus tard? Moi: éditeur. 🙂
Ça supposerait en effet que l’activité d’édition va fonctionner et devenir rentable, suffisamment pour être là… plus tard.

  K: Merci beaucoup de votre gentillesse.
  CJS: Merci à vous et à Khimaira qui nous offrez une tribune libre et des chroniques régulières, ce n’est pas toujours facile de pouvoir communiquer vers l’extérieur.