En 2019, un astéroïde a plongé l’Amérique du Nord dans un no man’s land radioactif, redessinant au passage la carte géopolitique mondiale. 3 ans plus tard, le Moyen-Orient et la Chine domine le monde, le premier avec le pétrole, le second avec l’eau. Chess est un mercenaire dont la dernière mission consiste à récupérer un colis. Lorsqu’il découvre que le colis en question est un enfant, il renie toutes ses valeurs et décident de le protéger quoiqu’il arrive. La tâche est ardue, car celui-ci est porteur d’un germe capable de re-fertiliser la terre, et constitue une menace à l’ordre établi que les pays dominants vont tout faire pour éliminer.

Cette politique-fiction se déroulant dans un futur proche avait pour principal défaut un certain manque de crédibilité. L’introduction étant passée, ce second tome peut avancer de manière beaucoup plus plaisante, avec un scénario rythmé et des personnages bien campés. Il faut dire que le dessinateur a apporté à ces derniers un certain soin qui permet non seulement de bien reconnaitre chaque protagoniste – au vu de leur nombre, ce n’est pas un mal – mais aussi de bien capter leurs sentiments. Ce travail sur les expressions, ajouté à un découpage dense et bien pensé, rend les scènes de dialogues aussi lisibles que dynamiques. Voilà qui contraste fort avec les scènes d’actions décompressées à l’extrême, pour ne pas dire vide !

Autant dire qu’il a fallut faire vite pour boucler cette histoire en deux petits tomes seulement. Il est certes agréable de ne pas se voir imposer une série à rallonge, pour une fois. Mais cette durée somme toute limitée précipite un peu trop les événements. La conclusion, en particulier, semble complètement parachutée et se révèle très décevante tant elle clôture les enjeux de manière abrupte par un bien vilain deus ex machina.

Chess reste malgré tout une série plaisante, qui vaut surtout pour son orientation finalement peu courante. Et puis avec deux tomes seulement, les risques sont suffisamment faibles pour se lancer !