Le père de la jeune Ella, un marchand, s’est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l’amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère, Lady Tremaine, et ses filles Anastasia et Drisella. Mais lorsque le père d’Ella disparaît à son tour d’une manière aussi soudaine qu’inattendue, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille, jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d’elle leur servante, et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu’elle dort auprès du feu. Pourtant, malgré la cruauté dont elle est victime, Ella est déterminée à respecter la promesse faite à sa mère avant de mourir : elle sera courageuse et bonne. Elle ne se laissera aller ni au désespoir ni au mépris envers ceux qui la maltraitent. Un jour, Ella rencontre un beau jeune homme dans la forêt. Ignorant qu’il s’agit d’un prince, elle le croit employé au palais. Une lueur d’espoir brûle dans son cœur, car le Prince a invité toutes les jeunes filles du pays à assister à un bal. Espérant y rencontrer à nouveau le charmant « Kit », Ella attend avec impatience de se rendre à la fête. Hélas, sa belle-mère lui défend d’y assister et réduit sa robe en pièces. Mais sa marraine la fée veille…

Au début, même si ce n’est pas une bonne idée et que cela manque totalement d’originalité, on pense que ça va être sympathique, ce remake de Cendrillon réalisé par Branagh que l’on sait doué pour les costumes et décors d’époque.

Mais petit à petit, on se rend vite compte que cette adaptation du conte lui-même déjà adapté par Disney en animation, ne présente aucun intérêt. Exit la légèreté et l’émerveillement du film de 1950 ! Exit la comédie tressée à partir de l’intrigue des souris, se résumant ici à quelques couinements plus ou moins humanisés ! Exit la figure de la grand-mère dans la fée marraine ! Disney nous sort un film mielleux, bourré de fonds verts et de niaiserie ne pouvant que surprendre les spectateurs après l’épatant Into the Woods.

Très vite, il y a un problème avec l’actrice. Cendrillon anorexique, aux moues boudeuses qui parle comme une enfant de cinq ans ! Difficile à apprécier, difficilement identifiable, elle finit de nous ruiner le conte lors de la séquence immanquable de la transformation de sa robe. Séquence culte du dessin animé qui illumine le regard des petites filles par sa féerie, mais aussi grâce à l’amusement provoqué par la chanson de la fée, elle est réduite ici à un passage de cinq minutes nous montrant une Lily James admirant avec délice son physique. La marraine ne chante pas, la musique sort tout droit d’un soap et les effets pourraient être tirés des Winx !

Parlons de la marraine justement. Helen Bonham Carter reprend maladroitement le rôle de la fée en se comportant comme une créature écervelée maîtrisant mal ses pouvoirs, avec une robe chouquette blanche nacrée du plus mauvais goût. On est loin de la figure maternelle du dessin animé !

Quand vient la séquence du bal et le face-à-face avec le Prince, on est déjà très enfoncé dans notre siège tant la honte nous saisit. Mais le pire arrive lors d’une séquence sponsorisée par les éditions Harlequin où Kit pousse la belle sur une balancelle dans un jardin secret. Riant comme une Miss France, la belle regarde, émerveillée le ciel étoilé comme si elle n’était jamais sortie de sa vie. Le comble de la bêtise !

Le seul point positif du film s’avère être la belle-mère de Cendrillon jouée par une délicieusement cruelle Cate Blanchett, parfaite pour le rôle. Le réalisateur prend le parti (au moins un point de vue en 1h52…) de la rendre plus ou moins attachante ; en tout cas, de faire en sorte que l’on soit touché à la fin. La mort de son époux semble au final la perturber plus qu’elle ne le laisse paraître et c’est dommage de ne pas avoir mieux exploité cette piste.

On se demande honnêtement comment le studio a pu passer de la production de Malefique à Into the Woods puis Cendrillon. Comment garder et recréer l’esprit des contes originaux pour soudain détruire l’évolution positive en cours ? Pourquoi surtout adapter à l’identique (mais en moins bien) ce conte, certainement pas le plus percutant de la longue liste des Grimm, Perrault et autre Andersen ?

CONCLUSION

On n’oubliera donc très vite ce Disney live raté et sans ambition qui rappelle aux petites filles qu’il faut toujours être « bonne et bienveillante », même quand on se fait humilier et rabaisser ! Au final, il y aura toujours un prince pour vous sauver…

Sorti dans les salles le 25 mars 2015.