Une bande de nomades aux allures difformes mène une vie itinérante. A travers un désert aride, le convoi voyage de village en village et propose ses services et réalisations lors de brocantes. Mais l’arrivée de ces personnages plus ou moins monstrueux n’est pas toujours accueillie chaleureusement. Dans la ville de la petite Mila, ces gens « rigolos » sont même très vite persécutés. La violence entre les deux communautés s’accroît tellement que Pierre, le père de la fillette et patron de l’estaminet local, va en payer le prix… 
Après Spoogue, Olivier Milhiet revient sur le devant de la scène BD avec une nouvelle série dont il signe une fois encore le scénario et le dessin. Et c’est un retour très réussi qui vaut qu’on s’y attarde ! Mila met en scène une « monstrueuse parade » qui sillonne les routes de ville en ville. L’auteur nous y présente une galerie de « monstres » plus ou moins attachants confronté au mépris de la quasi totalité des autochtones. Mais, au travers du regard de la petite Mila, ces êtres difformes deviennent beaucoup plus humains que la plupart des gens rencontrés sur leur périple. La différence est ici traitée avec tolérance. Le scénario est bien construit et les dialogues sont amusants et naïfs dans la bouche de la fillette. Graphiquement, Olivier Milhiet s’amuse à croiser les genres. Dans un désert aride où les villes sont isolées et protégées uniquement par leur shérif, des éléments fantastiques viennent perturber l’apparente quiétude et un suspense se crée… L’auteur ne lésine pas sur les détails : les décors sont chargés et colorés et les personnages se présentent haut en couleurs. Avec Mila, Olivier Milhiet nous fait découvrir une nouvelle facette de son talent avec un style plus réaliste qui gagne en émotion.