Michel Honaker nous propulse ici dans un conte de fées, pas n’importe lequel, celui de la Belle au bois dormant. En en reprenant les codes et les caractéristiques il nous embarque dans une histoire nouvelle et magique. Dès le départ vous serez propulsé dans le monde d’avant, celui de la magie, celui où régnaient des créatures fantastiques dotées de pouvoirs étranges et merveilleux et puis peu à peu l’incursion des hommes et les cycles qui passent et effacent tout ou presque.
Florestan roi de Vaudémont est en guerre contre les Dongles créatures barbares qui ont osé menacer la quiétude de son Royaume. C’est ce jour de bataille que tout va se jouer, de ce jour va naître une rencontre improbable entre le jeune prince et les deux filles de Claudio Vituperi (homme inquiétant et conspirateur qui vit aux marges des Cinq Royaumes), l’une brune sensuelle et belle malgré la bosse qui lui orne le dos prénommé Cara et l’autre, Léonore, blonde et douce tout à l’opposé de sa sœur. L’aînée passe son temps dans les bois, connaît les plantes les filtres et se donne régulièrement aux esprits de l’Arbre-Ancêtre, la seconde, elle est plus classique dans son éducation et docile. C’est de la cadette que tombera amoureux le roi de Bois-Dormant qui s’est engagé après la bataille dans la forêt malgré les mises en garde de la fée Lilas. C’est cet amour naissant dans la sombre demeure de leur père qui va sceller le destin de ces mondes et provoquer la naissance de la terrible Carabosse. En effet, Cara l’aînée ne se remettra jamais de la douleur de cet amour contrarié et cherchera en vain à la combler par la recherche du pouvoir absolu et maléfique, la violence et la vengeance.
La suite vous la connaissez en partie, car elle mêle habilement le conte que vous connaissez aux nouveaux personnages (formidables) et au cadre créés par l’auteur. Une fois plongé dans les premières pages, c’est comme si un charme puissant agissait et vous aurez bien du mal à lâcher ce roman qui nous amène avec délices dans les affres de la guerre, de la magie, de l’amour contrarié et du passage entre deux mondes avec une pointe de nostalgie et un pincement au cœur lorsque la magie s’efface pour laisser peu à peu la place au monde des hommes. Magique et ensorcelant !