La nostalgie: voilà bien ce qui embrume les rues de la Nouvelles Orléans et l’esprit de vieux jazz men dont la carrière fut correctes, mais sans gloire. Voilà bien ce qui motive Alvin, le guitariste, pour tenter de relancer son groupe. Les cubains du Buena Vista, à plus de quatre-vingt balais, ont bien réussis eux ! Mais comment convaincre Cornelius, le talentueux trompettiste du groupe sans qui rien n’est possible, de revenir plusieurs décennies après sa disparition ? Il faudra bien le fantôme de Louis Amstrong, qui hante Bourbon Street, pour le convaincre…

Bourbon Street est le projet d’un scénariste quasi novice dans le milieu de la BD mais très lié au monde de la musique. Il fallait bien ça pour restituer l’ambiance jazzy de la capitale Cajun, ça et le trait d’Alexis Chabert. Car si Philippe Charlot saisi ici parfaitement son sujet, la réussite de ce premier tome tient largement à la capacité d’Alexis Chabert à restituer avec la même force aussi bien les décors de la Louisiane que les attitudes des personnages, tout en expressions.

Bourbon Street est avant tout une œuvre sur la musique où la présence d’Amstrong est plus une métaphore poétique qu’un véritable élément fantastique. Mais les notes qui fusent à travers les cases méritent bien de s’y attarder. Et puis on ne peut rien refuser à une légende comme Amstrong, quand bien même ce ne serait que son fantôme !