Quand Praline Gay-Para vous raconte une histoire, vous écoutez ! Et c’est exactement ce qui se passe ici. Dès les premières lignes, vous vous faites emporter par la voix qui conte l’histoire : « Cric ! Crac ! … pour être bon conteur, il faut être menteur ». Tout commence ainsi de façon classique, une maman seule avec ses quatre fils et la misère qui la pousse à les abandonner. Le plus jeune Quatavoume, va se révéler plein de tonus et de malice et guider d’abord ses frères vers une chaumière allumée au loin dans la forêt. Mais cette petite maison dans laquelle on les accueille et on les cache sous des matelas est celle de Compère Diable.
La suite va nous emmener tambour battant vers le retour du démon, sa prise de conscience rapide que de la chaire fraiche est dans la maison, promesse d’un délicieux repas et les ruses de petit Quatavoume pour sauver sa tête et celle de ses frères jusque dans la forêt.
Un conte merveilleux qui nous embarque à la fois dans un monde connu mais avec des nuances, des sorties savoureuses propres au monde dans laquelle elle s’est développée.
Dans cet album au format très agréable, ce qui fait aussi le bonheur de l’histoire ce sont les illustrations de Rémi Saillard. Il sait jouer des couleurs chaudes avec des bleus verts profonds, des rouges, orangés, bruns chaleureux (la page des cent matelas est éblouissante de couleurs avec un petit clin d’œil à un autre conte populaire tout comme celle des jarres de confitures). On aime décidemment beaucoup ce conte dont le rythme, la vie propre nous embarque dès les premières lignes et dont on sort ébloui, des images et des couleurs plein la tête. Magique ! La fin d’année approche et il sera certainement un très beau cadeau.
Illustrations © DIdier Jeunesse. Tous droits réservés. Merci !
