« Bitterblue avait dix ans quand son père, le roi Leck, a été assassiné, et qu’elle est devenue reine de Monsea. Huit ans plus tard, elle tente toujours de diriger le royaume. Mais le passé et l’influence de Leck, un tyran pervers qui possédait le pouvoir de contrôler les esprits, empoisonne les rues de la cité. Jusqu’au jour où Bitterblue rencontre deux voleurs: l’un détient la clé sur la vérité du règne de Leck: l’autre, doté d’un pouvoir exceptionnel, détient celle de son cœur. »

C’est ainsi que les éditions Orbit choisissent de présenter le dernier roman de Kristin Cashore. Un résumé un peu mièvre, une couverture assez laide, et voilà que le lecteur lambda court le risque de passer à coté d’un ouvrage qui vaut beaucoup mieux que les apparences.

Il y a la forme. Bitterblue peut se lire indépendamment, mais fait aussi partie d’un ensemble, avec « Graceling » et « Rouge ». Pour ceux qui ne les ont pas lus, les allusions aux antécédents des personnages ouvrent l’appétit, pour ceux qui les ont lus ces mêmes allusions sont amenées avec subtilité et procurent un plaisir de connivence très appréciable.

On suit donc une jeune fille qui devient une adulte, en même temps qu’une reine qui apprend à connaître son royaume en quittant un château qui la protège tout en l’isolant des réalités, ainsi qu’à se connaître elle même en se réappropriant une histoire que les pouvoirs de son père avait occultée.

Ainsi, tandis que Bitterblue reconstitue le puzzle de son histoire, le roman est lui même une pièce d’un puzzle plus vaste, un élément à rajouter à notre vision des Sept Royaumes.

Voilà un roman qui se lit d’une traite, écriture fluide, personnages bien dessinés, rebondissements, aventures trépidantes…  Ajoutez à ça une pincée de romance (mais là n’est pas l’enjeu, et tant mieux), un soupçon de traitrise, et même un zeste de poésie (certains des dons font naitre de jolies images), et vous avez là une recette bien équilibrée pour donner de la satisfaction au lecteur.

Un roman plus probablement destiné à un lectorat adolescent, sans que mon plaisir de lectrice en pâtisse.