Résumé:

Bientôt Daisuke Suwa, quittera la petite ville de province où il végète aidant sa mère à tenir le restaurant de son père défunt!
En attendant de profiter à pleine dent de la vie universitaire à Tokyo, le jeune homme passe le temps en séduisant toutes les jeunes filles de son entourage.
Sa popularité est telle qu’il s’est ménagé un sanctuaire dans une église dont il a inventé de toute pièce l’histoire morbide qui l’entoure.
Un jour, alors qu’il s’y est réfugié, une nouvelle élève ignorant la malédiction qui entoure l’endroit s’y présente.
Daisuke qui s’est caché dans le confessionnal est pris à son propre piège, entendant les aveux d’Hinako Aikawa venu soulager son âme.
Bouleversé, il cherche dés lors à la protéger, et il en tombe amoureux.


Notre Avis:

La présentation de Bitter Virgin, nouvelle série Square Enix m’est apparue, je le reconnais, quelque peu perturbante.

Connue pour des séries tels que Diabolo (Soleil) ou Innocent W, aux intrigues fantastiques et gothiques, Kei Kusunoki annonçait avec Bitter Virgin sa première véritable histoire d’amour.

A la vue du dossier de presse, un certains scepticisme subsistait quant à la véritable cible de cette série. Même annoncé comme un seinen, le trait, les visuelles et les planches qui nous étaient offertes de découvrir étaient teintés de poésie et de grâce.
Regards et postures laissaient entrevoir des arrêts sur images plein d’émotion dignes des romans photos, et surtout une intrigue digne des meilleurs shojo.
Ce genre est très minoritaire dans le catalogue Ki-oon, qui ne se limite pas à des séries d’actions pures ou tirées de jeu vidéo fantasy, mais qui parait les mettre plus en avant.
J’en était venu à m’interroger sur une éventuelle diversification en cette fin d’année de la politique éditoriale (Superior lancé il y a peu est également difficile à cataloguer clairement) tout en remarquant quand même une certaine continuité:Bitter virgin a été pré publié au Japon dans le magazine Young Gangan comme Jackals, Bamboo blade pour n’en citer que deux.

Quand, j’ai reçu l’exemplaire du premier tome dans ma boite aux lettres, j’ai pu faire mon opinion.

Si on laisse de coté la question de sa nature, mon enthousiasme pour Bitter Virgin est indiscutable, une fois la lecture de ce premier tome terminée, on a envie de connaître la suite au plus vite (Janvier 2010)!

Contre toute attente les sentiments naissants de Daisuke pour la fragile Hinako m’ont passionné tout comme la naïveté et la muflerie dont il fait preuve envers Kazuki et tout ce qu’elle va impliquer pour la suite du récit.

On est très loin du contexte sirupeux habituel des mangas réputés pour les filles.

Tout en utilisant les mêmes mécanismes, Kei Kusunoki, met en place en filigrane quelques choses de beaucoup plus sombre. On en vient à trouver par moment ses mésaventures sentimentales presque aussi trépidantes qu’un épisode de Doubt.
Le ton est grave, voir pesant: Hinako porte un lourd secret sur ses épaules.
Ce livre ne manque pas d’humour et ménage de bons quiproquos.

Si graphiquement la série tient pour moi du shojo, ça reste très lumineux et statique, même si l’histoire est rapportée du point de vue masculin..
La mangaka n’essaye pas outre mesure de créer un lien avec ses lecteurs par des anecdotes intempestives qui souvent surcharges les planches jusqu’à les rendre illisibles, Bitter Virgin se distingue en cela.

Une mini série (4 tomes) à l’univers original, inclassifiable (mais est ce vraiment nécessaire?) qui ne peut pas laisser indifférent.