Quatre décès se sont produits en un an, à Ellerton High. Le dernier d’entre eux concerne Phoenix, le petit ami de Darina. Celle-ci ne se remet pas de sa mort. Perdue, noyée dans son chagrin, elle se rend sur une montagne voisine et découvre une cabane abandonnée. Phoenix s’y trouve, ainsi que Summer, Arizona et Jonas, les autres adolescents décédés. Ni vivants, ni morts, ils sont des "Beautiful Dead", à mi chemin entre des anges et des zombies. S’ils sont encore sur terre, c’est pour éclaircir les conditions de leur mort, afin de trouver la paix. Ils ont besoin de Darina, intermédiaire idéal entre les Beautiful Dead et les humains qui les ont cotoyés. Le premier tome de la série est centré sur Jonas, décédé dans un accident de moto. Darina n’hésite pas une seconde à enquêter sur les circonstances douteuses de sa mort, profitant ainsi d’instants passés aux côtés de son petit ami.
Beautiful Dead avait tout d’un livre prometteur. La couverture, d’abord : une réussite. Sombre, mystérieuse, complexe, elle attire tous les regards et suscite la curiosité. Le sujet, ensuite, est original : des êtres merveilleux, non déterminés, qui se démarquent des désormais habituels vampires et autres loup-garoups. Des thèmes durs sont également abordés, comme le suicide, la dépression, la violence ou encore le handicap. Enfin, les premiers paragraphes du livre sont très bien écrits et nous font rentrer directement dans le vif du sujet.
Mais le roman n’est pas à la hauteur des premières impressions. L’histoire s’avère finalement assez banale. L’action peine à avancer. Il n’y a aucun rebondissement, aucune surprise, tout est tracé d’avance, et il est facile pour le lecteur de deviner les circonstances de la mort de Jonas. Les personnages sont franchement creux, à la limite des stéréotypes. L’émotion n’est pas présente et les dialogues sont dignes d’un mauvais roman sentimental.
Grosse deception, donc.
Les trois autres tomes de la série seront consacrés aux autres Beautiful Dead : Arizona, Summer, et bien sûr, Phoenix. Eden Maguire saura-t-elle se renouveler, ne pas tomber dans la répétition, et creuser les personnages ? On ne peut qu’espérer. Très fort.