Résumé:

Batman a tué Dracula qui menaçait Gotham, sacrifiant sa nature humaine et devenant lui même une créature de la nuit.
Malheureusement tous les nids des émules du comte transylvanien n’ont pas été détruits et on continue de trouver au travers la ville des corps exsangues.
Le joker décide de prendre la tête des morts vivants désorganisés afin d’établir son contrôle.
Il s’acharne à transformer en premier lieu tous les barons du crime de la cité.

Le sérum l’ayant retenu de passer à l’acte faisant de moins en moins d’effet, Batman, luttant contre la soif de sang humain inextinguible qui le torture, est au plus mal.

Le justicier de Gotham massacre tant qu’il peut ses nouveaux monstres, se taillant une réputation de tueur en série.

Il lui faut à tout prix trouver des alliées plus puissants que le commissaire Gordon et le dévoué Alfred, sous peine de voir son pire ennemi définitivement triompher.

Notre avis:

Le retour cinématographique triomphal de Batman sous la direction de Christopher Nolan a encouragé Panini à rééditer nombre des aventures de l’homme chauve souris associé à de grands artistes de comics (notamment celles réalisées par Frank Miller et Alan Moore).
La vogue actuelle pour les vampires explique également l’arrivée dans les bacs de cette suite de Batman et Dracula: Pluie de sang (disponible chez le même éditeur).
Les épisodes de Bloodstorm (repris sous le titre L’héritage de Dracula) sortis, quelques années après la mini-série originale, sont restés jusqu’ici inédits en France, tout comme ceux de l’autre séquelle Crimson mist.
Issus de l’univers parallèle d’Elseworld, ces aventures illustrées par Kelley Jones et imaginées par Doug Moench (les deux ont été très longtemps associés par ailleurs sur la série mensuelle Batman) si elles ne déméritent pas du point de vue du graphisme, pêchent de par leur manque d’originalité.
Sans conteste, Detective comics espérait gagner facilement de l’argent en rassemblant de nouveau le duo qui avait été plébiscité pour avoir associé Bob Kane et Bram Stoker.

Grâce à sa patte si particulière, Jones nous emmène de nouveau dans un Gotham alternatif à l’ambiance gothique indiscutable. Son Batman aux incisives pointues et à l’allure démoniaque fait glisser une fois encore sans conteste le comics vers l’horreur, même si son style, aujourd’hui encore plus qu’hier, parait démodé.

Dans L’héritage de Dracula, l’alter ego de Bruce Wayne se voit adjoindre une Catwoman atteinte d’une étrange lycanthropie : le couple impossible que forment Selina Kyle et Bruce Wayne se voit renouveler de façon originale.

La folie du Joker vient parfaitement s’intégrer dans l’ambiance bestiale qui se dégage des planches encrées par John Beatty.
La psychologie maladive des personnages est poussée à son paroxysme, le recourt aux pieux et autres instruments indispensables à la destruction des sauvages vampires n’arrange rien : les deux artistes sombrent dans la surenchère et la facilité, suscitant le désintérêt du lecteur qui anticipe le final.
Une suite qui par bien des cotés apparait comme loupée.

En éditant les différentes parties de Batman et Dracula sous la forme de trois volumes distincts, Panini comics prend le risque de voir bouder les deux dernier recueils de cette série, qui si elle rassemble des grands noms de l’univers de la BD américaine, fait preuve d’irrégularité quant à la qualité de ses différents épisodes.