Malgré sa paralysie, Jake Sully, un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant, est resté un combattant au plus profond de son être. Il est recruté pour se rendre à des années-lumière de la Terre, sur Pandora où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Parce que l’atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des " pilotes " humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, capable de survivre dans cette atmosphère létale. Ces avatars sont des hybrides créés génétiquement en croisant l’ADN humain avec celui des Na’vi, les autochtones de Pandora. Sous sa forme d’avatar, Jake peut de nouveau marcher. On lui confie une mission d’infiltration auprès des Na’vi, devenus un obstacle trop conséquent à l’exploitation du précieux minerai. Mais tout va changer lorsque Neytiri, une très belle Na’vi, sauve la vie de Jake…

C’est avec grand plaisir que je vous présente la critique du film le plus attendu de l’année que j’ai eu la chance de voir en avant-première.

Par où pourrais-je commencer? Ce film est tellement époustouflant et magique qu’il est difficile de réaliser une critique correctement construite.

L’histoire

Le scénario d’Avatar est très clairement basé sur l’histoire de Pocahontas : c’est flagrant et il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas le reconnaître. L’intrigue en elle-même est simple, mais c’est l’univers créé qui fait que l’on s’y accroche immédiatement. Le film est long (2h41), mais on ne voit pas du tout le temps passer, car la dynamique du film est telle qu’on est embarqué dans un autre monde. Sans mentir, le film est à la hauteur des deux premiers volets du Seigneur des Anneaux de Jackson.

Si l’histoire n’est pas exceptionnelle (dans le sens pas d’une grande originalité), on ne peut que saluer l’univers que Cameron a créé, car si Jackson a réussi ses films, il les a adaptés de romans alors que Cameron, lui, a inventé un univers de science-fiction ET de fantasy complètement cohérent et crédible. Sur le genre du film justement, personne ne semble accorder ses violons: certains disent que c’est de la pure SF et d’autres un mélange des deux. Pour moi, c’est clairement un mélange entre SF et fantasy, car la planète Pandora regorge d’une faune et d’une flore carrément féeriques.

Certes les séquences chez les Na’vi sont plus captivantes que celles sur la base militaire, mais elles ne sont pas trop longues, ce qui permet d’avoir un rythme dynamique constant tout au long du film. Un petit bémol cependant pour les scènes de fin : Cameron a tendance à abuser un peu trop des explosions à répétition, ce qui est très vite lassant car l’atmosphère du film ne justifie pas de telles déflagrations.

Les personnages sont tous très bien travaillés, notamment les Na’vi qui possèdent leurs propres culture et coutumes, et surtout un culte de la nature très fort. Bien sûr, malgré le bleu de leur peau, ils font beaucoup penser à des indiens, mais c’est un peu ce que montre Cameron : dans le futur comme dans le passé, les "hommes blancs" colonisent brutalement d’autres peuples en les exterminant au lieu d’apprendre à les connaître. D’ailleurs, le méchant du film ne rêve que d’une chose : tuer le plus d’indigènes. Le personnage est une caricature terrible des chefs de l’armée, c’est un cliché ambulant, mais ce n’est pas si mal, car le film est quand même sombre et une pointe d’humour de temps en temps détend un peu l’atmosphère. Certaines de ses répliques sont hilarantes… de stupidité !


Sur le personnage principal, Jake Sully alias Sam Worthington, mon avis est partagé. Si son avatar est charismatique et attachant, lui en tant qu’homme manque de crédibilité et m’a semblé un peu niais. Son passé avec son frère n’est pas assez développé et, du coup, ses traumatismes nous importent peu.


Le professeur Grace (Sigourney Weaver) est un personnage attachant qui, malheureusement, n’est pas assez mis en avant. D’ailleurs, l’actrice est d’habitude beaucoup plus énergique que ça. Dommage que le personnage ne soit pas plus important, car elle est la seule à bien connaître les Na’vi. Son avatar est d’ailleurs très ressemblant avec l’actrice elle-même, ce qui renforce la crédibilité du film (pour tous les autres avatars d’ailleurs).


Vient ensuite le personnage de Neytiri, cette princesse Na’vi fille du chef de sa tribu, auquel elle succédera à sa mort. C’est pour moi LE personnage du film car sa force, son courage, sa détermination et aussi sa grâce font d’elle un personnage féminin attachant qui permet une identification facile au personnage. La performance de Zoë Saldana est vraiment à saluer : entre humaine et animal, elle réussit à crédibiliser le personnage.


Le film aborde des thèmes très importants et surtout un en particulier, très actuel : l’écologie. Mais au lieu de sermonner les spectateurs, Cameron préfère nous montrer ce que nous allons perdre (alors bien sûr, c’est sublimé, mais on comprend bien) si nous ne changeons pas de comportement. L’importance de comprendre les autres peuples est un thème-clef du film. J’ai été subjuguée par le travail effectué sur l’importance de la nature et tous les mystères qu’elle recèle. La déesse-mère de Pandora veille à ce que l’harmonie entre tous soit toujours respectée. Jake découvre également l’Arbre des Âmes où les Na’vi se connectent à leurs ancêtres pour se ressourcer. Neytiri explique à Jake que la nature est un tout et qu’en en détruisant une seule partie, on dérègle tout l’environnement. C’est grâce à toutes ces explications que Jake tombe peu à peu amoureux de la forêt. Oui, il tombe d’abord amoureux de ce monde merveilleux avant de tomber amoureux de Neytiri !

Même si le film est sombre, il se termine sur une note d’espoir et l’ensemble n’est pas du tout larmoyant. Cameron a préféré travailler sur le côté poétique, lyrique du film plutôt que sur le côté triste et pessimiste.

J’ai été un peu déçue par la musique composée par le pourtant talentueux James Horner, car malgré deux morceaux majestueux, le reste n’est pas vraiment à la hauteur du film et des capacités du compositeur.

La réalisation

Avatar est un film visuellement époustouflant qui incite les spectateurs à plonger dans un univers merveilleux et coloré. La 3D est parfaite (notamment l’animation des Na’vi, très réaliste) et les mouvements de caméra très fluides. On ne se croirait pas du tout dans un jeu vidéo : c’est un bon point, car c’était l’une de mes appréhensions. Voir le film avec les lunettes 3D permet une immersion totale dans le monde comme si l’on était avec les personnages, mais cela reste optionnel.

Les décors sont majestueux, notamment l’immense jungle dans laquelle habitent les Na’vi.


Les créatures sont toutes originales et ne se ressemblent pas. Les couleurs sont époustouflantes et un gros travail a été effectué sur la lumière qui sublime la nature.


Certains passages du film ont l’air tout droit sortis de contes de fées ou de livres d’illustrations féeriques tant l’ambiance créée est merveilleuse.


J’avoue ne pas avoir vu la technique révolutionnaire dont tout le monde a parlé, mais on se rend quand même compte de la quantité de travail effectué pour arriver à un film si pointu.

J’ai une certaine affection pour les scènes avec les dragons volants très colorés, car j’ai trouvé ces animaux majestueux et grandioses. Cela donne quelques moments de repos au film où pendant quelques instants on plane entre les arbres et au-dessus de la mer comme dans un rêve.

CONCLUSION
Avatar est un film à voir et à revoir ! Tous les fans de fantastique seront servis grâce à un univers original possédant une existence propre. Le génie de Cameron est aussi bien visuel que scénaristique, car comment ne pas saluer quelqu’un qui invente un univers merveilleux au cinéma comme Tolkien l’a fait dans la littérature ?

Avatar n’est pas un film violent (quelques scènes de combats, mais pas de sang), donc il peut très bien être vu par un enfant de 10 ans qui aime jouer à SoulCalibur ou regarder un anime japonais (ces comparaisons sont mauvaises ; c’est juste pour dire que si on aime ce genre d’univers, il n’y a pas d’âge pour aller voir le film). Cependant, ce n’est ni un film familial ni un film facile à comprendre : à vous de juger pour vos enfants, mais en tant qu’adultes, n’hésitez surtout pas et prenez un vaisseau en direction de la planète Pandora. Vous ne serez pas déçus du voyage !

Sortie ce mercredi 16 décembre

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