Au moment de l’évacuation de son monde natal, Nouvelle Moscou, Mercredi qui aime à fureter dans les coins découvre quelque chose qu’elle n’aurait jamais du voir, mais dont elle ne mesure pas encore l’importance. Frank le Flair, blogger de guerre pour le Times s’indigne de cette destruction au moment où, avec son ami le clown Svengali, il croise les fantômes de son passé : les recompilés, dont les rangs font l’objet d’une lutte interne sanglante. LE tableau ne serait pas complet si Rachel Mansour, agente de l’ONU, et Martin Springfield, travailleur occasionnel de l’Eschaton, n’étaient envoyés en mission pour empêcher des missiles de représailles (envoyés de nouvelle Moscou avant sa destruction) d’aller frapper Nouvelle Dresde.
Mais qui au final a détruit Nouvelle Moscou ? Qui cherche à tuer Mercredi ? Qui a intérêt à ce que Nouvelle Dresde soit détruite à son tour ? Quel rôle jouent réellement les recompilés ? Et pourquoi Herman, émanation de l’Eschaton, s’adresse-t-il aussi bien à Martin qu’à Mercredi ?

 

C’est un thriller futuriste haletant que nous offre ici Charles Stross, développant un peu plus l’univers apparu dans Crépuscule d’Acier. On retrouve avec plaisir ses personnages Rachel Mansour et Martin Springfield, et l’on ne peut se détacher un instant de cette intrigue tissée de main de maître. On retrouve avec un autre habillage les sujets habituels de Stross : l’eugénisme, la lutte de plusieurs visions du monde parmi lesquelles il est parfois difficile de distinguer le Bien du Mal, et l’impuissance comme l’ignorance du commun des mortels face aux mécanismes que les puissants lancent sans réel contrôle. Ce roman, comme les autres de Stross, est autant une critique de notre monde moderne avec un humour noir et grinçant, qu’une mise en garde pour l’avenir.

 

Entre le roman d’espionnage et le space-opera, encore plus abouti que l’opus précédent, Aube d’Acier est assurément un des premiers exemples de la SF des années à venir. Des romans comme celui là, on en veut tous les jours !