Résumé :

Devenu grand maréchal du Palais, Gao Qiu force Wang Jin et sa mère à s’exiler pour échapper à sa vengeance. Ils trouvent refuge dans le village reculé de Shi-Ja-Zhuang où l’ancien instructeur des gardes impériaux initie Shi Ji, dont le père leur offre l’hospitalité, aux arts martiaux avant de repartir pour proposer ses services à un autre seigneur.
Peu après le départ de son maître, celui qui se fait surnommer « Le dragon bleu » se retrouve orphelin.
Trois brigands se sont installés dans la montagne voisine et menace de razzier le village avant de rallier la ville de Hau-Yin.
Shi Jin défie le second de la bande de « grand roi » Zhu Wu en combat singulier. Il l’emporte sur « Tigre-sauteur de ravins ».
La riposte de ces compères restés en retrait risque d’être effroyable pour les villageois et lui !

 

Notre avis :

Jean David Morvan, scénariste entre autre de Sillage et directeur de la collection « Ex-libris » (Le Dieu Singe , Les contes du boudoir hanté ), nous invite à partager sa fascination pour l’Asie au travers l’exposition de cette tranche d’Histoire, injustement méconnue sous nos latitudes (on en trouve quelques traces dans nos anciens programmes télé- Une série sur TF1 en 1978 !)), mais profondément ancrée dans la culture chinoise.

Aussi connu que la bible, Au bord de l’eau (« Shui-Hu Zian »- littéralement « Le récit des berges ») rassemble des décennies de traditions orales, éditées pour la première fois au XIVème siècle.
Ce mythe populaire s’est construit autour d’un mouvement dissident rassemblé autour de Song Jiang.
Deux cents ans auparavant, le bandit se retrancha dans la région des marais des Monts Liang pour s’opposer contre les autorités du dernier empereur de la dynastie Song débordés par les invasions barbares. Les exploits de cet émule de Robin des bois ont été relayés entre autre grâce au théâtre Zaju.

Le premier cycle prévu en trois tomes, s’attache à suivre les pas des futurs lieutenants qui au nombre de 108 incarneront les astres terrestres et célestes.
Le début de ce second volet voit naitre l’alliance et l’amitié entre Shi Jin, l’astre terrestre de la subtilité, Zhu Wu, Chen Da et Yang Chun (les deux derniers représentants la sinuosité et la dissimulation). Tous les quatre rejoindront les rangs de Song Jiang et feront partis de la légende!

Un nouvel héros fait son apparition. Contrôleur dans la garnison frontalière Lu Da prend la défense d’une jeune fille face à un boucher en ayant fait de force sa concubine.
De truculentes mésaventures que l’on suit avec beaucoup de plaisir, tout comme le parcours des différents protagonistes que nous conte un mystérieux narrateur qui jalonne le récit et s’adresse directement au lecteur. L’ensemble forme une toile inédite et bienvenue qui attise sans cesse notre curiosité.

Une intrigue digne d’un manga, que David Morvan (il est secondé pour cette adaptation par Yann Le Gal) a pourtant choisis de proposer au public occidental sous forme d’album grand format.
Il a demandé au dessinateur chinois Wang Peng de replonger dans un univers qu’il a déjà eu l’occasion de parcourir entre autre pour réaliser le jeu vidéo tiré de Au bord de l’eau.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat est de toute beauté et rappelle effectivement le design des meilleurs RPG!

Une série épique qui se démarque par ses qualités techniques qui étayent une collection véritablement originale.