Résumé :

La chaleur l’ennui amène Alice Liddell à se rendormir alors que sa sœur Lorina, qui a interrompu sa lecture de Lewis Caroll, est parti chercher un jeu de cartes pour occuper la fin d’après-midi de leur dimanche.
Soudain, l’attention de la jeune fille est attirée par un lapin qui se transforme alors qu’elle essaye de retrouver le sommeil.
L’homme doté des oreilles de l’animal la jette sur son épaule et se précipite dans un trou apparut subitement dans le jardin des Liddell.
Arrivés au pays des merveilles, Peter White, embrasse Alice tout en l’obligeant à boire le contenu d’une mystérieuse fiole, la condamnant à passer quelques temps à Wonderland !

Notre avis :

Nul doute qu’en sortant cette nouvelle série quelques jours après l’adaptation de Tim Burton les éditions Ki-oon étaient décidées (elles ne sont pas les seules) à profiter de l’actualité dont bénéficie le personnage des derniers temps !
Toutefois il serait injuste de n’y voir que de l’opportunisme, en effet cette série (Heart no Kuni no Alice- Wonderful Wonder World en VO) ne manque pas de qualités et méritait d’être traduit en France.

Le scénario de QuinRose reprend les figures classiques de l’œuvre originale (La reine de cœur, le chapelier, le chat du Cheshire, etc…) dans une relecture inédite et captivante.
Le pays des merveilles se voit peupler de nouveaux personnages qui trouvent sans difficultés leurs marques dans un récit déjanté mélangeant influences classiques et modernes.
Julius Monrey, le maitre de l’horloge, Nightmare le démon des cauchemars et même Mary Goround, le propriétaire du parc d’attraction apparaissent comme autant de pistes susceptibles d’amener le scénario à se développer vers de nouveaux horizons à la fois délirant mais aussi inquiétant à d’autres moments.
La guerre sans merci que se livrent les différents protagonistes pour attirer les faveurs de l’héroïne apparait comme le point de mire de ses premiers épisodes (le recueil en compte cinq) qui ne nous en apprennent pas beaucoup sur le jeu auquel Alice se trouve mêlée.

Le style urban fantasy adopté par Soumei Hoshino colle particulièrement bien à l’histoire au caractère ambivalent. Le design adopté prouve, si besoin en était, que ce classique britannique trouve sa place dans l’univers manga.
Le découpage non dénué d’onirisme, s’emballe par moment jusqu’à donner une impression de rythme effréné que contrebalance certains passages plus contemplatifs. Le résultat fait beaucoup penser au travail d’Hitoshi Ichimura (Tales of Symphonia/ Breath of fire IV)

Alice au royaume de cœur se révèle une bande dessinée particulièrement réussie qui devrait rassembler les fans de shojo (catégorie à laquelle il est rattaché) et de shonen (l’action est omniprésente et on dégaine autant que dans un western).

Rendez-vous en ce mois ci pour découvrir la suite aux éditions Ki-oon !