Lors d’un récent et long séjour au Brésil, Carlos Núñez a décidé d’explorer les liens entre la musique brésilienne et la musique galicienne. Ce n’est pas aussi étonnant que cela pourrait paraître à première vue. D’abord, le galicien est une langue proche du portugais. Ensuite, il faut savoir qu’au-delà des musiques les plus connues, comme la samba ou la bossa-nova des régions côtières, le Brésil a conservé une tradition musicale riche de nombreuses influences, et dont la Galice n’est pas des moindres. Les curieux, ou les sceptiques, pourront lire un article fort intéressant à ce sujet sur le site officiel de Carlos Núñez.
Le fruit musical de ces recherches est un étonnant album, dans lequel ce mélange prend vie de manière enjouée et festive. Le premier morceau peut sembler déconcertant, car lorgnant vers le rap, il est le moins convaincant, malgré la présence d’une petite mélodie galicienne jouée à la flûte. Ce n’est que dans les suivants que Carlos Núñez dévoile vraiment les influences celtiques, qui se font parfois très présentes, tout en présentant la plupart des grands genres musicaux du Brésil. On n’a pas l’impression d’un rapprochement artificiel entre les deux musiques, mais bien d’un lien existant, que Carlos Núñez a su renouer avec brio et naturel. Outre ses grands talents de musicien, il a aussi celui de savoir s’entourer. On notera donc la présence de grands musiciens brésiliens Lenine, Carlinhos Brown, Adriana Calcanhotto, l’accordéoniste Dominguinhos, la batterie de l’école de samba de Beija Flor, le guitariste Milton Candeias et d’autres qui sont des complices plus habituels comme les Chieftains.
Carlos Núñez réussit donc pleinement son pari de jeter une passerelle entre Brésil et Galice. Le résultat est non seulement crédible, mais de surcroît enthousiasmant, époustouflant et magnifique.

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