Des fouilles archéologiques au Soudan révèlent une salle aux mystérieux symboles. De l’autre côté de la terre, de puissants intérêts obscurs s’entendent pour donner l’assaut final à l’humanité. Et entre les deux : Paul, le sceptique, Lucie, l’altermondialiste militante, Suzanne, l’archéologue, Ahmad, le dirigeant résistant d’une coopérative indonésienne, Georges et Luis, les journalistes écolos engagés décidés à faire pression sur l’OMC, Berryl, une artiste aborigène australienne à la tête d’un coup d’éclat…

   Lorsqu’il parcourt ce quatrième de couverture tout en se référant au classement SF-Utopia de la collection, voire même, au titre énigmatique, le lecteur se dit: «encore une histoire d’OVNI et de complot mondial!» Pourtant, cette impression est très éloignée du contenu de ce roman.
  En effet, ADAE, parut chez Interkeltia Editeur, est tout bonnement inclassable. Certes, sa dimension sociétale en est primordiale, cependant, le récit est assez éloigné des poncifs du genre suscité. Véritable message sur l’avenir de notre civilisation, ADAE permet au lecteur de suivre un grand nombre de personnages dont les destins, pourtant totalement éloignés les uns des autres, s’orientent en fait dans une unique direction. Mieux encore, il est rapidement évident que ce but existe dans les cœurs de la plupart des habitants de notre bonne vieille Terre. Finalement, ce roman permet une prise de conscience de la situation mondiale actuelle.
   Ceci dit, ADAE n’est pas moralisateur ou donneur de leçon. Il se contente de suivre l’existence des protagonistes embarqués dans un quotidien déjà connu de bon nombre d’individus de part le monde. Quant aux mystérieux symboles découverts sur le site archéologique, leur signification s’avère tellement évidente que toutes les pièces du puzzle se rassemblent en s’emboîtant parfaitement vers la fin du récit. C’est alors que le lecteur se dit: «bien sûr!».
  Autre point original de ce livre, la présence, éparpillée au gré des pages, de 122 définitions de mots agrémentées de citations titillant l’esprit du lecteur. Grâce à un lexique placé au début du roman, il est possible de parcourir à tout moment ces définitions. Chacune comportant un renvoi vers une autre, ce jeu de piste entraîne vers une réflexion différente et inédite de la pensée. Incontournable!  

   En résumé, ne lisez pas ADAE si vous recherchez des histoires d’extraterrestres ou de sociétés secrètes. Par contre, en vous y plongeant, l’esprit ouvert et sans préjugé, vous pourriez bien vous découvrir différent à la fin de votre lecture. Il n’est pas question de spiritualité ou de message subliminal, mais simplement d’une  compréhension de ce qu’il est possible d’accomplir en pensant légèrement en dehors des sentiers battus.
   C’est vrai, ADAE est inclassable ou, du moins, cadre assez bien avec l’intitulé Utopia. Cependant, le parcourir ne peut vous apporter que du bien, alors, qu’attendez-vous?