Une comédie zombie réalisée par un cinéaste bruxellois d’origine hollandaise, Lars Damoiseaux. Les héros sont un jeune couple belge, Alison et Michael, en route dans leur petite bagnole vers une clinique d’un pays d’Europe de l’Est. Car voilà : Alison est équipée d’une poitrine bonnets F qui lui empoisonne la vie (regards concupiscents, remarques déplacées et mal de dos) et elle s’est décidée pour une réduction mammaire. Pourquoi en Europe de l’Est ? Parce que c’est beaucoup moins cher qu’à Bruges ou Anvers, tout simplement (et du coup, sa maman les accompagne sur la banquette arrière, pour profiter elle aussi de quelques coups de bistouri esthétique au rabais). Sur place, dans la clinique du « Dr Krawczyk », tout part en sucette : le praticien fait de la chirurgie à la Rambo, il a expérimenté dans son coin de nouvelles techniques de thérapie cellulaire dont le principal effet est d’avoir généré un virus zombifiant.

Le gore belge fit son apparition dans nos salons à la fin des années 1980 avec la VHS de Rabid Grannies —Les Mémés cannibales d’Emmanuel Kervyn, toute petite production semi-pro qui fut distribuée sur le sol US par Troma Films. Le titre n’a pas lancé pour autant de grande mode du film d’horreur flamand ou wallon, ce n’est que sporadiquement qu’on a pu, depuis, poser les yeux sur des débordements sanglants en provenance du Plat Pays, du reste souvent cofinancés avec des euros étrangers. Ce qui n’est pas le cas ici, Yummy ayant même bénéficié de l’appui du Fonds audiovisuel de Flandres, lequel, comme le précise la page d’accueil de son site web, apporte son soutien à des œuvres ayant « une valeur ajoutée significative pour la communauté de créateurs et producteurs en Belgique néerlandophone ». La valeur ajoutée ici se calcule en hectolitres d’hémoglobine, puisque l’épidémie zombie dans la clinique donne lieu à une avalanche de scènes gore joyeusement excessives. Des hordes de patients et de personnels contaminés se lancent aux trousses de nos héros. L’action est rapide et rigolote, les effets de maquillage très réussis mais le montage assez serré et rythmé (1h25 hors générique) ne suffit pas pour qu’on échappe totalement à une certaine routine du genre : après la demi-heure introductive pleine d’humour noir, le scénario se limite à une simple course poursuite dans les couloirs, avec pour enjeu dramatique la seule question de l’identité du prochain personnage qui va morfler. Typiquement un film à découvrir dans une salle comble rigolarde en festival (Yummy est passé à L’Absurde Séance nantaise, au festival de Sitges…) ou bien chez soi peinardement installé dans le canapé, par exemple un dimanche en novembre, par un après-midi frisquet (le film est disponible en VOD).