Japon, saison « hanami »


C’est à l’arrivée du printemps, fin mars, début avril, que Yosei, la gardienne des sakuras (cerisiers japonais) entre en action.


Cette petite fée, d’apparence aussi fragile que les fleurs qu’elle protège, s’installe, dès le début de la lune ascendante de la fin de l’hiver, sur les rives d’un lac sacré japonais, son grimoire sur les genoux.


Commence alors le rituel de « hanami » (regarder les fleurs) aussi envoûtant qu’éphémère. Les fleurs de cerisiers éclosent, les unes après les autres, sous la psalmodie emprunte d’amour et de douceur entonnée par Yosei.


Il faut dire qu’elle a de l’expérience, cela fait plus de 1200 ans qu’elle officie pour apporter le renouveau, la beauté éphémère, l’évolution et la réussite au Monde avec cette période pleine de poésie.


Les plus grands artistes de tous les temps ont immortalisé le moment.


Les japonais ne s’y trompent pas. C’est en famille ou entre amis qu’ils se réunissent dans les parcs pour contempler les sakuras en fleurs et méditer sur la fragilité de la vie.


Même si le phénomène prend fin mi-mai, les fleurs n’ont une durée de vie que d’une dizaine de jours. Mais quel spectacle !


Yosei les accompagnera jusqu’à la fin de la pleine lune et la chute de la dernière pétale.


La gardienne fermera alors son grimoire et retournera dans son monde, son devoir accompli, laissant un doux parfum dans l’air et des milliers d’âmes ressourcées par tant d’harmonie.

Merlinéa

(Tableau de Marie-Emmanuelle Berbon)